Magazine Médias

POLITIQUE > Valls II, le retour

Publié le 26 août 2014 par Fab @fabrice_gil

POLITIQUE > Valls II, le retour Valls II, le retour" border="0" title="POLITIQUE > Valls II, le retour" />

Photo ©Lionel Bonaventure I AFP

Purgée, la nouvelle équipe de premier ministre Manuel Valls sera annoncée aujourd’hui, après l’intense crise gouvernementale marquée par les départs respectifs d’Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, en désaccord avec la politique d’austérité du chef de l’Etat.
Moins de cinq mois après la nomination de Manuel Valls à Matignon, les deux têtes de l’exécutif ont décidé en effet de trancher dans le vif le désaccord entre la ligne officielle -restaurer la compétitivité du pays en aidant les entreprises et en coupant dans les dépenses publiques- et la ligne alternative portée par les exclus, hostiles à "la réduction à marche forcée des déficits publics". Destiné à imposer leur autorité, ce geste survient alors que François Hollande et Manuel Valls sont impopulaires auprès de la majorité des Français (selon les sondages) sur fond de marasme économique persistant, une croissance à l’arrêt au premier semestre et un chômage endémique.
Valls I aura été l’un des gouvernements le plus court de la Vème République, exception faite de ceux formés entre les élections présidentielles et législatives. Ni Manuel Valls, ni François Hollande ne se sont encore exprimés sur la crise au sommet de l’Etat, aussi brutale que soudaine. Selon l’Elysée, le choix d’une démission de l’ensemble du gouvernement, plutôt que d’un remaniement limité, "visait à s’assurer que le nouveau s’inscrirait totalement et réellement dans la cohérence de la ligne fixée par le chef de l’État". Trois portefeuilles important, au moins, changeront de titulaire : Économie, Éducation nationale, Culture, détenus jusqu’ici par Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti. Pour vérifier cette cohérence, le Premier ministre a reçu, un à un, les ministres démissionnaires à Matignon.
Reçu durant une heure hier matin par le chef de l’État, Manuel Valls a rencontré une seconde fois François Hollande en début de soirée. Après l’acte d’autorité posé par le tandem exécutif, la logique voudrait que la gauche du PS, et plus largement le mouvement des "frondeurs", proches de Martine Aubry, ne soient pas représentés au gouvernement. Autant dire que la majorité parlementaire risque de s’effriter dangereusement. "Je reste dans la majorité", a toutefois affirmé Benoît Hamon sur France 2.
Sauf coup de théâtre, les écologistes d’EELV ne seront pas présents en tant que tels dans le gouvernement Valls II. Pour Emmanuelle Cosse, "les conditions sont encore moins réunies aujourd’hui qu’en avril", et d’ailleurs, a-t’elle précisé, "on ne nous a pas proposé" d’en faire partie. Comme dans l’équipe précédente, où ils avaient trois représentants, seuls les radicaux de gauche du PRG devraient rester associés à l’action gouvernementale. À l’Assemblée nationale, le groupe PS et apparentés compte 290 députés, celui du PRG et apparentés en compte 15, alors que la majorité absolue est de 289.
Selon une source gouvernementale, Matignon "cherche des noms pour remplacer Christiane Taubira" à la Justice. Le nom de Bertrand Delanoë, l’ex-maire de Paris, circule, comme à chaque remaniement. Le ministre du Travail François Rebsamen a dit "souhaiter" rester à son poste. Conformément à la Constitution, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, élus députés en 2012, retrouveront leur siège à l’Assemblée. Mais ce ne sera pas le cas d’Arnaud Montebourg, qui ne s’était pas présenté à la députation. Il s’agit selon lui de "reprendre (sa) liberté". "Je vais retourner travailler parmi les Français, comme eux (...) et je continuerai à défendre (...) ce que je crois être juste pour la France", a-t’il dit. Dimanche, à Frangy-en-Bresse, il avait reconnu avoir demandé à François Hollande une "inflexion majeure de notre politique économique", après avoir demandé, samedi, de "hausser le ton" vis-à-vis de l’Allemagne. Le chef de l’Etat, mercredi, lui, déclarait ne pas vouloir de "face-à-face" avec Berlin. Dimanche soir, l’entourage de Manuel Valls avait jugé que M. Montebourg avait "franchi une ligne jaune". Pour le moment, dans la course à l’action gouvernementale, il ne semble pas y avoir de ligne d'arrivée…FG  

Retour à La Une de Logo Paperblog