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Bavard comme une huître. Le progrès c'est formidable. Prenez l'huître triploïde.

Publié le 26 août 2014 par Blanchemanche

Source : Canard Enchainé /Jeudi - Août 21, 2014Bavard comme une huître
Le progrès c'est formidable. Prenez l'huître triploïde, tout droit sortie des laboratoire de l'Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer). Grâce à un astucieux bidouillage génétique, qui l' a rendue stérile, on peut la gober même en été. Affectée de 3 chromosomes alors qu'une huître normale en affiche 2, elle ne fabrique pas les gamètes qui donnent au moment de la reproduction ce désagréable goût laiteux.Elle occupe désormais la moitié des étals.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ostréicoles si un mystérieux mal ne décimait les parcs à huîtres. Il y a peu, la France produisait 130 000 tonnes d'huîtres par an ; aujourd'hui on plafonne à 80 000. Premier responsable de cette hécatombe:le virus de l'herpès, de son petit nom «OsHV-1», qui tue jusqu'à 70% des jeunes coquillages dans les écloseries.Réunis en association, les ostréiculteurs traditionnels, qui soupçonnent la triploïde inventée par l'Ifremer d'y être pour quelque chose, ont saisi il y a 4 ans le tribunal administratif. Motif : «développement de biotechnologies sans en mesurer les conséquences ».Le rapport que vient de rendre l'expert judiciaire étrille l'Ifremer . S'il n' accuse pas nommément l'huître triploïde d'avoir facilité le travail de l'éradicateur «OsHV-1», il reproche à l'institut de recherche d'avoir tardé à sonner le tocsin, en gardant confidentiels des résultats d'analyses sur la vélocité du virus.Un manque de zèle que les défenseurs de l' »huître naturelle » expliquent par le volonté de l'Ifremer de ne pas ternir la réputation de la triploïde, dûment brevetée jusqu'à cette année, une poule aux œufs d'or qu lui airait rapporté pas loin de 200 000 € par an.L'association des Ostréiculteurs traditionnels, forte du rapport d'expertise, envisage même de porter plainte à la rentrée contre l'Ifremer pour manque de vigilance.Un malheur n'arrivant jamais seul, depuis 2 ans une bactérie, la Vibrio aestuarianus, s'attaque aux huîtres adultes, justement celles qui ont échappé à «OsHV-1». Et les triploïdes sont les premières touchées. Le plus goûteux, c'est que les consommateurs ignore toujours, quand ils dégustent une huître en saison, s'il s'agit d'une triploïde, vu qu'il y a aucune obligation d'indiquer quoi que se soit sur l'étiquette. Et si l'on décernait à Ifremer la perle de la transparence ?

Association des Ostréiculteurs traditionnels les huîtres nées en mer Nos huîtres sont nées et élevées en mer.La nature intransigeante Opère une sélection naturelle.
Depuis une trentaine d’années une partie de la production est issue de laboratoires (les écloseries). Les larves d’huîtres y sont rendues stériles dans le but d’être plus poussantes. Nées dans des bassins à terre, elles sont sélectionnées et nourries par des cultures de phytoplancton avant d’être immergées dans le milieu naturel.
Le consommateur doit avoir le choix entre consommer une huître issue du milieu naturel (élevée en trois ans) ou une huître stérile issue de laboratoire (élevée en deux ans).
La demande légitime d’étiquetage et de traçabilité des huîtres provenant de ces laboratoires-écloseries ayant échoué, nous avons estimé nécessaire et juste d’identifier les ostréiculteurs qui ne produisent que des huîtres issues du captage traditionnel.
Des producteurs, issus des 7 Bassins Ostréicoles Français, tous attachés à cet élevage ancestral ont créé une association autour de la marque déposée 

"OSTREICULTEUR TRADITIONNEL": les huîtres nées en mer
www.ostreiculteurtraditionnel.frhttps://www.facebook.com/groups/144050443805/

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