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POLITIQUE > Remaniement ministériel - Un pansement nommé "cohabitation"

Publié le 27 août 2014 par Fab @fabrice_gil

Manuel Valls protégé par un parapluie pour… sauver la République ? ©AFP/DOMINIQUE FAGET

Pour François Hollande et Manuel Valls, les exigences d’une gauche qui réfute leur politique économique risquent de devenir insurmontables.
À défaut d’avoir resserré le gouvernement, François Hollande a resserré la majorité ; Deux ministres de plus, mais une base politique plus étroite encore. Après 147 jours au gouvernement, il reste, aujourd’hui dans cette équipe Valls II, les fidèles historiques du président, son conseiller à l’économie, quelques personnalités d’expérience issues de l’époque Mitterrand (Fabius, Royal, Lebranchu), des jeunes promues et des radicaux de gauche "poussiéreux".
Débauchés, marchandés avec d’autres personnalités de l’écologie ou de gauche ayant échoué, le président de la République peut mener désormais "sa" politique avec une équipe soudée de l’intérieur mais attendue au tournant à l’extérieur. Le patronat apprécie déjà les nominations d’Emmanuel Macron et de Fleur Pellerin, qui réclament des actions nettes et précises en termes d’allégements de charges, de délestage de normes, de libéralisation de services, de dispositifs favorables à l’investissement dans le logement, de réduction des déficits de l’assurance-chômage ou des régimes de retraite, au risque de provoquer une rupture totale avec les syndicats. Les prochaines réunions sur le Pacte de responsabilité (baisse de cotisations contre embauches et investissements) s’annoncent déjà compliquées.
Mais le principal danger avec cette majorité étroite se situe sur le front politique. Le décalage s’est encore étendu entre la politique de l’offre du gouvernement et la base de la gauche, qui réclame baisses d’impôts, pause dans la réduction des aides publiques, coups de pouce salariaux, stabilité des prix de l’énergie et autres mesures pour le pouvoir d’achat. La rupture avec l’austérité n’est pas à l’ordre du jour. Hier, Manuel Valls a démenti en urgence des informations sur la hausse de la TVA. Les parlementaires écologistes et gauche PS, et plus encore les militants, ont basculé du côté de la rupture. Les chiffres du chômage vont apporter de l’eau à leur moulin dès ce soir.
Manuel Valls passera-t-il en force avec des votes bloqués en cas de contestation de sa politique économique et sociale ? La menace de dissolution peut être brandie mais personne n’y croit, pas même à droite. Des fronts peuvent aussi s’ouvrir sur les questions sensibles d’éducation, de société (fin de vie), d’immigration (vote des étrangers, quotas). Là encore, il ne sera rien pardonné à la gauche recentrée de François Hollande, qui se prépare à une cohabitation difficile, non pas avec l’opposition, mais avec une bonne moitié de frondeurs de sa majorité.FG

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