Too Much Johnson, un court-métrage inédit d’Orson Welles

Par Repostit @S2PMag

Né dans le Wisconsin, aux Etats-Unis, le 6 mai 1915, Orson Welles nous a quitté en 1985 laissant derrière lui des oeuvres indélébiles.

Touche-à-tout, Orson Welles était autant à l’aise dans ses rôles de dessinateur, d’auteur et d’écrivain que dans ceux d’acteur, de réalisateur, scénariste ou encore producteur pour le cinéma. Welles fut également un merveilleux homme de radio et fit notamment sensation en 1938 avec son adaptation radiophonique de la Guerre des Mondes, tellement réaliste que nombreux auditeurs crurent à une véritable invasion extra-terrestre.

Venant du théâtre, Orson Welles, adorateur des oeuvres de Shakespeare, se frotta en 1935 au cinéma et réalisa The Hearts of Age, son premier court-métrage. Film muet d’une durée de 8 minutes, évidement en noir et blanc, l’histoire racontait un étrange conte d’Halloween.

Mais la carrière du Maître débuta véritablement en 1941 lorsque, associé au scénariste Herman Mankiewicz, il rédigea, réalisa et interpréta pour la RKO le rôle principal de Citizen Kane. Film culte, aujourd’hui considéré comme l’un des dix meilleurs films de tous les temps, Citizen Kane s’inspira de la vie du magnat de la presse William Randolph Hearst, qui soit dit en passant mit tout en oeuvre pour interdire la sortie du film. Le film fut encensé par les critiques qui voyaient en Citizen Kane une révolution du point de vue de la technique et de la structure du récit. Malheureusement, le public ne fut pas autant conquis, ce qui n’empêcha pas au film et à Orson Welles de remporter l’ Oscar du meilleur scénario original que Welles partagea avec Mankiewicz. Il s’en est suivi en vrac des oeuvres formidables comme La Splendeur des Amberson en 1942, La Dame de Shanghai en 1947, Macbeth en 1948, Othello en 1952, La Soif du Mal en 1958 ou encore Le Procès en 1962.

Orson Welles

Too Much Johnson, une oeuvre inédite retrouvée et restaurée !

Alors qu’on pensait avoir perdu la dernière copie du film muet Too Much Johnson dans l’incendie de la villa de Welles dans les années 70, une autre fut retrouvée en 2013, entreposée au Cinemazero, un centre culturel de Pordenone dans le Nord-Est de l’Italie. Le film fut restauré par le George Eastman House, la Cineteca del Friuli, le Cinemazero et le National Film Preservation Foundation.

Réalisé en 1938, ce court-métrage de Welles, inachevé et inédit, se présente comme une adaptation de la pièce de théâtre éponyme du dramaturge William Gillette que Welles adapta également pour le Mercury Theatre. Le film aurait du être diffusé pendant la pièce de théâtre au début de chaque acte mais finalement, il n’en fut rien. Le casting donnait pourtant sa première chance à l’illustre Joseph Cotten, qui a tourné avec les plus grands réalisateurs de l’époque, ainsi qu’Anna Stafford, alias Virginia Nicolson dans la vraie vie, la première femme de Welles.

Aujourd’hui restauré, Too Much Johnson se décline en deux versions. La première avec un montage de 34 minutes que vous pouvez découvrir ci-dessous. La seconde, un bout-à-bout de séquences de 66 minutes, est disponible et même téléchargeable sur le site filmpreservation.org

Bon film !

Vous avez aimé cet article ? Il vous a donné des idées que vous voulez partager? Exprimez-vous sur le Forum. Il est tout à vous!