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Un jour sans fin

Publié le 29 août 2014 par Dukefleed
Un jour sans finDans son genre... une perle
Un présentateur météo de télé se rend dans une bourgade perdue pour la traditionnelle fête de la marmotte. A l’issue de son reportage, avec le caméraman et la productrice, ils sont empêchés de rentrer pour cause de blizzard. Malgré le dédain qu’il porte à cette ville, Phil Connors (le présentateur) va devoir passer la nuit sur place. Mais voilà, il s’endort le 2 février et va se réveiller le 2 février. Et revivre le même scénario 100 fois, mille fois, des milliers de fois… Impossible de dire combien de temps il va rester dans ce trou spatiotemporel.Ce film concept est un véritable conte attachant, drôle, émouvant et grinçant. Et surtout une comédie romantique pas bête du tout qui se démarque fortement avec toute la production niaise du genre. Ce « jour sans fin » est avant l’histoire de rédemption d’un homme suffisant se prenant pour Dieu et qui va pouvoir toucher du doigt la toute puissance. En effet, comprenant les avantages de cette situation ; il va user de ce don pour le sexe, la richesse, la célébrité et la gourmandise ; un véritable pêcheur. Mais voilà, çà n’est pas une fin en soit. Alors ses désirs assouvis, il va chercher l’amour ; à force de répétition, il va tellement connaitre l’être convoité que le combat paraît déloyal. Ne parvenant à ses fins malgré son pouvoir temporel et ne voyant plus d’intérêt à cette vie il décide d’en finir. Et là, de nombreuses scènes de suicide se succèdent jusqu’à celle où il se jette en voiture dans le vide avec la marmotte. Mais rien n’y fait, il se réveille tous les matins au son de « I got you babe » de Sonny and Cher. Vient alors le temps d’une troisième phase durant laquelle il deviendra sincère : la rédemption. Cette sempiternelle redite de la même journée va lui permettre de se connaitre lui-même et d’évoluer jusqu’à finir par se réveiller un beau matin de 3 février. La fin est optimiste et très happy end mais évite avec class la mièvrerie. Le suffisant devient humain et sensible et valorise la capacité d’évolution des Hommes. Cette histoire fait beaucoup pensé au cinéma de Capra et à « La vie est belle ». Tout ce parcours initiatique est porté par une profusion de gags vraiment réussi et jamais lourds. Il faut dire que Bill Murray sait comme personne interpréter le gars blasé et cynique ; il est donc tantôt charmeur, insupportable, drôle, méchant, cruel, profiteur…Harold Ramis offre aussi un film intelligent dans sa conception. Les 20 premières minutes posent de manière très classique la situation qui servira ensuite de base aux multiples répétitions qui suivront. Sans génie ; à l’issue de cette entame un peu laborieuse, on peut même douter de la qualité du film. Ensuite, le montage jamais linéaire et le traitement via les ellipses happent le spectateur au cœur du film. On n’a même plus aucune idée du nombre d’occurrence vécu par Phil ; on est perdu avec lui dans un trou spatiotemporel. Les running gags sont juste là pour marquer une succession sans fin des mêmes événements.Un classique du cinéma de genre. Plongez impérativement dans ce conte initiatique au cœur d’un dérèglement temporel.
Sorti en 1993

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