Magazine

Président Ubullande, sans Valls hésitation !

Publié le 02 septembre 2014 par Despasperdus

Une semaine après la nomination du gouvernement Valls 2, le président Ubullande s'exprime devant des journalistes indépendants, objectifs et neutres.

hsm.jpg

Les éditocrates :

Sapristi, Monsieur le président Ubullande, nous vous remercions de nous accorder cette interview exclusive et non complaisante

Président Ubu :

Ventrebleu, de par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, j'estime que vous êtes au Monde, à Libération, Au Point, au Parisien, à l'Express, au NouvelObs, au Figaro, aux Echos, à TF1, à M6, à BFMTV, à Radio France, à France Télévisions, à RMC, à la Tribune, à Ouest France, mes meilleurs communicants !

Le ministre des phynances

Bougre de con, et Valeurs Actuelles Président Ubullande !

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, vous avez envoyé un message clair à l'Europe et au monde ces derniers jours

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, je ne supportais plus les têtes de gauchistes du gouvernement Valls Un.

Le ministre des phynances

Cornegidouille, c'était insupportable d'entendre ces marxistes et ces keynésiens critiquer la politique de l'offre

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, nous suivons la politique cohérente, tracée par la chancelière Merkel...

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, les résultats sur la reprise de l'activité économique et de la baisse du chômage et de la dette se font attendre mais c'est un succès incontestable ! ]

Les editocrates :

Merdre, c'est une évidence, le premier ministre s'est fait acclamer à l'université d'été du MEDEF

Le ministre des phynances :

Vrout merdre, les dividendes ont augmenté de plus de 30 % cette année ! Nous en sommes très fiers !

Le ministre premier :

Cornegidouille, sans le gel du point d'indice des fonctionnaires, la réforme des retraites et l'absence du coup de pouce au SMIC, une telle performance eut été impossible! !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, les dividendes explosent, c'est bien la preuve que le pouvoir d'achat des français augmente, contrairement à ce que disent certains communistes !

Les éditocrates :

Merdre, vous dites vrai président Ubullande, le CICE de 50 milliards d'euros aux entreprises sans aucun contrôle ni contrepartie est un succès éclatant

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, comme dit le président Ubullande, moi président Ubullande, je veille à rendre compétitives les entreprises, et tout au moins à rendre compétitifs les dividendes des actionnaires !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, la France est la championne du nombre de millionnaires, le reste suivra !

Le ministre des phynances :

Merdre, quand on pense que la gauche radicale affirme que c'est l'austérité, vous devez le dénoncer, ami-e-s journalistes indépendants et objectifs et neutres !

Les éditocrates :

Sapristi, en tant que journalistes indépendants, neutres et objectifs, nous sommes plus que très sensibles aux difficultés des entreprises

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, quand l'entreprise est compétitive, son patron n'a qu'un seul objectif : créer des emplois et investir dans la recherche

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, quand j'ai petit, je n'étais pas grand mais je voulais être chef d'une entreprise du CAC 40 pour créer des emplois et investir dans la recherche !

valls_medef.jpg

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, c'est de le B.A. ba de l'économie. Une entreprise sert à créer des emplois et à investir dans la recherche ! Le grand patron est un être vertueux et désintéressé qui ne pense qu'à créer des emplois !

Les éditocrates :

Merdre, président Ubullande, vous êtes le premier président socialiste à aimer l'entreprise...

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, même si la dot électorale de Manu au PS ne pesait pas lourd après les primaires, c'est l'amour libre et non faussé de l'entreprise qui nous a réuni !

Le ministre des phynances :

Merdre, en tant qu'ancien énarque et financier spéculateur, j'affirme que l'entreprise est le lieu sacré de nos économies démocratiques capitalistes, plus particulièrement les banques qui créent de la richesse en facilitant les fusions, les délocalisations et les plans de licenciements.

Les éditocrates :

Sapristi, quel discours moderne

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Manuel Valls, Emmanuel Macron et moi sommes des sociaux-démocrates...

Le ministre des phynances :

Merdre, en multipliant les cadeaux et en permettant l'optimisation fiscale des entreprises du CAC 40, la France respectera la règle d'or de la discipline budgétaire !!

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, je dis que c'est aux classes populaires et moyennes de faire des efforts !

Le ministre des phynances :

Merdre, !! , aussi les imposons-nous de plus en plus fiscalement sans vergogne.

Le ministre premier :

Merdre, mes amis du MEDEF ont parfaitement ouï en extase mon message en m'ovationnant à Jouy en Josas !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, moi président ubullande, j'estime qu'il ne faut pas avoir de tabou !

Le ministre premier :

Merdre, il faut combattre les interdits qui empêchent d'exploiter les potentialités

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, il y a trop de rigidités, de statuts, de lois et de règlements !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, moi président Ubullande, je suis le président de la liberté d'entreprendre

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, le président Ubullande veut libérer les énergies .

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, il faut en finir avec les 35 heures, j'arrive à peine à bosser 10 heures par semaine

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, on croirait entendre votre prédécesseur...

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, je suis prêt à intervenir à Montreuil pour anéantir le siège de la CGT

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, nous pouvons compter sur le renfort de la CFDT, en échange de quelques placards dorés et d'organismes paritaires à gérer...

Le ministre premier :

Cornegidouille, comme le souligne l'immense président Ubullande, nous détruirons les 35 heures !

Le ministre des phynances :

Parbleu, il convient d'attaquer frontalement les salariés, les fonctionnaires et leurs organisations tout en les contournant !

Les éditocrates :

Sapristi, les actionnaires vont se régaler de dividendes et le peuple aussi en les regardant se régaler. Comptez sur nous pour dénoncer les privilèges exorbitants des salariés et des fonctionnaires!

Président Ubu :

Bougre d'imbéciles, tout cela est évident, moi président Ubullande, je compte sur la théorie ruissellement...

valls2.jpg

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, je fais confiance à JC Cambadelis pour théoriser le socialisme du ruissellement... et inventer une grande messe pour rassembler tout le PS...

Président Ubu :

Bougre d'imbéciles, et interdire le repos dominical !!!

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, favorisons d'abord le travail dominical

Le ministre des phynances :

Merdre et merdre, les français dépenseront plus grâce au dimanche... tout cela créera des emplois sur la base du volontariat, hi hi hi

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, c'est exactement ce que dit mon ami Pierre Gattaz du MEDEF...

Les éditocrates :

Sapristi président Ubullande, Gattaz fils est un véritable chef d’entreprise, né sous une bonne étoile, à la réussite sociale époustouflante !

Le ministre de la paix :

Merdre, Président Ubullande, vous êtes un maître dans l'art de la guerre en privant la droite de ses plus fidèles soutiens !

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, la droite c'est nous, Manu, le ministre premier s'est fait applaudir à La Rochelle en décrivant les vertus de la politique de l'offre !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, je n'ai jamais été sectaire, les étiquettes se collent, se décollent et se recollent...

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, le président Ubullande est un socialiste moderne, il innove, il simplifie, il serre la ceinture à la multitude pour servir des cadeaux aux grands patrons !

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, j'allais dire social-libéral pour être plus juste !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, j'aide le patronat à créer des emplois ! Et, bougre de merdre pour créer des emplois, le patronat doit s'enrichir, payer moins de cotisations sociales, de taxes et d'impôts.

Le ministre des phynances :

Cornegidouille, et par conséquent, le peuple paie ce que ne paient plus le patronat et l'oligarchie !

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, les patrons du CAC 40 prennent déjà suffisamment de risques, ils ne vont pas encore payer ! !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, je m'oppose par principe à l'injustice sociale de la double peine.

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, ce que vous dites est si juste, les chefs d'entreprises prennent des risques insensés pour créer des emplois !

Le ministre de la paix :

Ventrebleu, le président Ubullande sort d'une grande école, on ne lui la raconte pas ! Les chefs d'entreprises du CAC 40 n'ont que des fortunes, des retraites dorées et des parachutes en or en cas de malheur !

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, le président Ubullande et moi allons simplifier, flexibiliser... avoir un travail doit devenir un privilège !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, j'estime que Thatcher, Blair, Schroder, Zapatero étaient de petits joueurs.

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, mais il n'y a pas que la finance, le MEDEF et l'oligarchie qui votent aux élections démocratiques !

Président Ubu :

De par ma chandelle verte, Moi président Ubullande, j'estime que ma réélection est assurée en 2017, comme Chirac en 2002, grâce au Front National

Le ministre de la paix :

Cornegidouille, ces propos ne doivent pas être dévoilés, dites plutôt que nous luttons contre l'immigration et l'assistanat!

Les éditocrates :

Sapristi, président Ubullande, en tant que journalistes neutres, objectifs et indépendants aux forces politiques et de l'argent, nous n'y manquerons pas, il n'y a pas d'alternative au programme du MEDEF que vous appliquez si consciencieusement ! [1]

Note

[1] Vous pouvez retrouver les trois précédentes interviews du Président Ubullande ici : Ubu président et les austéritaires, Président Ubullande, le guerrier, Président UBUllande le compétent


Retour à La Une de Logo Paperblog