Fiz, ma course sans dossard ! Dimanche 27 Juillet 2014

Enfin un nouvel article d’ELISA!

Appel à volontaires, le Quechua Tour des Fiz a besoin de bénévoles pour fermer le 22 kilomètres. Allez… c’est bon, c’est une distance que je maitrise et puis fermeur, j’ai l’habitude ; je suis souvent quelques mètres devant eux.

J’arrive à 7h00 à Plaine-Joux. Plein de places de parking libres nickel. Nous sommes 3 fermeurs sur ce parcours : Rémi, un gamin nageur de compète de Sallanches (oui gamin car il a moins de la moitié de mon âge) et Edy un thononais (même âge que moi et une folle puissance de course sous la semelle). Seb BO me rejoint en haut en vélo. Je vais me présenter à Benoit (l’organisateur de l’Office de Tourisme de Passy). Explications du matos (radios, trousses de secours, cartes, plans des canaux radio et le drapeau avec la rubalise qui indique que nous sommes les fermeurs). Les coureurs ont droit à un échauffement en musique. Huit heures, c’est l’heure ! Go !

Ça part trop vite… Même les lents partent trop vite ! Tout fout l’camp je vous jure.

Nous, les fermeurs, discutons, nous présentons et blablabla… Et nous nous faisons semer tranquillement par la queue de peloton. Nous nous mettons à courir et hop hop stop… Le couple de derniers est là à 100 mètres devant nous. Nous levons le pied et retournons à nos discussions.

Ah mais je vous le dis. En tant que fermeur, je n’ai pas l’intention de coller le train au(x) dernier(s) parce que je sais ô combien c’est pénible d’entendre la radio et la liste des abandons des parcours plus longs qui sont partis quelques heures avant. Et puis en plus, ça met la pression d’avoir les fermeurs juste derrière. Le coureur se sent poursuivi ! Alors nous agirons comme ça tout le parcours…

Je ne vous raconterai pas toutes les bêtises que nous avons pu débiter… Surtout une certaine usine : Eddy a un débit de conneries impressionnant.

Vous l’avez compris, nous avons ri. C’est la première fois que je ris autant sur une course. C’est que d’habitude, je suis coureuse pour de vrai alors je rigole mais pas trop ou alors j’assure le suivi d’un coureur et c’est super stressant. Mais là… le truc qui tue, dans la radio… « HEIN !? » Ce hein nous a fait énormément rire. Tout comme le « sniper, sniper, visez les jambes » ou bien le chant à tue-tête « Ah qu’elles sont jolies les chèvres de mon pays, laï laï laï » jusqu’à ce que tout à coup soudainement de manière totalement imprévue qui nous prend au dépourvu par surprise la radio nous balance un « PC course pour fermeurs du 22 ». Oh putain mais c’est nous !!!

Deux coureurs se sont perdus. On vérifie le balisage. Balises à plat sur le sol barrant le chemin, et deux balises droites encadrant le chemin correct. Pour moi c’est clair ! Mais quand on a la tête dans la course, c’est parfois moins clair. Deux randonneurs confirment avoir vu deux coureuses (ça se précise) descendant ce chemin. Eddy (celui qui court le plus vite et le plus longtemps) part seul avec une radio pour les rejoindre pendant que Rémi et moi attendons de ses nouvelles. Arrivé au point indiqué par les perdues, personne ! Eddy remonte donc par la route, nous prenons le chemin balisé et nous nous rejoignons au croisement. Personne, Eddy ne les a pas vues. Le jalonneur nous dit qu’il les as vues et qu’elles sont reparties sur le bon chemin. Nous partons mais pas dans le bon sens. Un peu perdus, nous regardons la carte, appelons le PC course et leur demandons de vérifier notre position GPS. Ah bah c’est bien ça, ce n’est pas le bon sens et le jalonneur nous a laissé faire sans rien dire.

Une forte douleur sur le haut de la cuisse me bastonne à chaque fois qu’il y a du dénivelé positif. Hum… c’est quoi cette connerie !?! Eddy pareil mais en moins violent. Dès que c’est plat ou que ça descend, la douleur au quadriceps disparait totalement. Nous marchons en direction de Plaine-Joux car la course a une forme de 8, la plus grosse partie étant la première portion.

Rémi informe le PC course que je m’arrête au passage. Je ne veux pas me faire mal davantage et générer une blessure. Je vais donc me signaler au PC course. Je demande à Benoit si je peux être utile à quelque chose.

« - Va te doucher (Ah ok, c’est clair… je pue !) et va manger un morceau et tu reviens me voir après. »

Après tout ça, je retourne donc le voir.

« - J’ai besoin de fermeurs pour les courses enfants.

- C’est combien de kilomètres ?

- Pour les 6/8 ans c’est 600 mètres.

- Ok, je peux gérer.

- C’est Dawa qui lance le départ et c’est Seb Chaigneau qui ouvre la course. Rendez-vous à 13h15 juste là ».

Je sors prendre un peu le soleil et je vais saluer Dawa. On discute un peu. Je retourne à la voiture faire sécher mes habits qui puent et sont humides de ce matin car je ne peux pas courir en crocs et pantacourt en lin.

C’est à ce moment-là que tu remercies les personnes qui ont inventé ces vêtements qui sèchent à la vitesse de l’éclair.

13h… Je suis de nouveau en tenue de coureuse et je pue à nouveau mais il parait que ça ne se sent pas. En même temps, c’est Seb Chaigneau qui a fait Champex-Chamonix qui me dit ça alors est-ce crédible…

Certains parents arrivent pile de leur course pour assister à la course de leurs « bébés ». Eux aussi ont envie d’avoir 6 ans quand ils apprennent le nom des encadrants de cette course. Ils sont encore plus émus que leurs enfants.

J’ai croisé du monde ce jour-là une fois de plus… et j’ai encore passé une superbe journée.

Je suis rentrée épuisée mais enchantée. Et vous noterez que j’ai fait super fort ! J’ai abandonné

sur une course où je n’avais pas de dossard. J’arrive encore à me surprendre !