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Critique Ciné : Tu veux ou tu veux pas, thérapie sexuelle

Publié le 09 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Tu Veux ou Tu Veux Pas // De Tonie Marshall. Avec Sophie Marceau et Patrick Bruel.


Tonie Marshall (France Boutique, Passe Passe, Vénus Beauté Institut) poursuit son exploration des relations amoureuses au travers de Tu Veux ou Tu Veux Pas, une comédie romantique parisienne comme on en voit des dizaines en France avec une Sophie Marceau accro au sexe et un Patrick Bruel en plus abstinence. La confrontation des deux donne forcément lieu à de la friction et si ce n’est pas bête comme point de départ, cette comédie souffre malheureusement de longueurs incompressibles. Le problème là dedans c’est qu’il n’y a pas vraiment de surprises dans la façon dont les choses évoluent alors qu’avec un point de départ aussi sympathique, il y avait justement énormément de choses à faire. Je me demande également si Tonie Marshall n’aurait pas dû tenter de tourner son film dans une autre ville de France. Il y a tellement de belles villes (je pourrais déjà citer Lyon mais aussi Bordeaux), dans lesquelles cette histoire aurait très bien pu trouver refuge et réussir à rassembler un peu plus le public. Car le côté très bourgeois parisien du film c’est quelque chose qui devient légèrement ennuyeux quand on a déjà vu ça chez Sophie Marceau plus tôt cette année.

Lambert, sex addict repenti, tente de se racheter une conduite en devenant… conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, la situation se complique lorsqu’il recrute une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve…

En effet, Une Rencontre était déjà très parisien (trop parisien). C’est à croire que Sophie Marceau refuse de tourner en province (ou alors je me trompe). Cela aurait pu être pris comme une prise de risque de tenter une autre ville. Par ailleurs, le film a été plus ou moins vendu comme le premier dans lequel Sophie Marceau et Patrick Bruel sont réuni à l’écran alors que ce n’est pas vrai du tout (même lors de l’avant première ils ont rappelé qu’ils avaient déjà tourné ensemble, publicité mensongère). Tonie Marshall n’est pas une femme que je déteste, bien au contraire (j’avais beaucoup aimé Vénus Beauté Institut par exemple) mais elle reste un peu coincée dans son Paris bourgeois duquel elle ne sait pas se dépêtre. Son précédent film était une vraie catastrophe et l’hémorragie, bien que moins importante ici, ne semble pas s’être estompée. Sophie Marceau est magnifique (comme toujours), surtout dans le rôle d’une séductrice affamée qui est capable de se tordre la tête pour imaginer tous les gens qu’elle a devant elle cul nu (et quand ça ne va pas, ce sont des écureuils et des ours). Patrick Bruel de son côté n’est pas mauvais en ex-accro du sexe qui tente d’arrêter.

Je trouve que cela colle même plutôt bien à son image. Il y avait donc largement mieux à faire avec un tel sujet. Une comédie romantique cela a des codes c’est sûr mais cela ne veut pas dire qu’il faut les reproduire à l’infini. Car même si Tu Veux ou Tu Veux Pas est par moment honorable, il reste tout de même légèrement trop long (et pour un film de même pas 1h30 c’est tout de même se moquer du spectateur). Tonie Marshall a dit lors de l’avant-première que le scénario joué dans le film fini que l’on voit est la 17ème version du scénario. Autant dire que les problèmes devaient s’accumuler. Cela se ressent presque un peu là dedans. Côté mise en scène ce n’est pas aussi minaudé que Une Rencontre (pour comparer avec un autre film avec Sophie Marceau) et cela reste assez féminin et sensuel aux bons moments mais la mise en scène n’est pas vraiment ici un aspect important. Après tout on ne va pas forcément voir une comédie romantique pour sa mise en scène mais plutôt pour ce que le fond (et le casting) nous propose. Ainsi, Tu Veux ou Tu Veux Pas c’est donc bel et bien tu veux ou tu veux pas aller le voir, ce n’est pas bien grave, tu n’auras pas loupé grand chose de toute façon.

Note : 4/10. En bref, une comédie romantique balisée où un casting pourtant sympathique empile la routine du genre. Dommage.


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