Aujourd’hui se tenait la conférence Apple au Flint Center de Cupertino, aux États-Unis. Depuis plusieurs mois, plein de rumeurs ont circulé dans mes fils d’informations à propos de cet événement qui, de toute évidence, allait mettre à jour l’iPhone pour la première fois en deux formats et dévoiler une montre connectée. Les rumeurs ont eu en partie raison. Voici le résumé de cette conférence.
Le tout a commencé plutôt rapidement, sans grandes vantardises habituelles à coups de chiffres à n’en plus finir. Tim Cook, directeur général d’Apple depuis le décès de Steve Jobs il y a trois ans, s’est contenté de rappeler que son prédécesseur présentait au même endroit il y a 30 ans l’ordinateur Macintosh.
Un iPhone 6 offert en deux formats
Ce n’était plus une grande surprise, les rumeurs ayant presque tout dévoilé. L’iPhone 6 sera offert dans deux tailles d’écran différentes, une première chez Apple. Le plus petit nommé simplement « iPhone 6 » fait une diagonale de 4,7 pouces (pour une résolution de 1334 X 750 pixels contre 1 136 x 640 pixels pour l’iPhone 5s). La densité de pixels de ce modèle est de 326 ppp (points par pouces), la même que son prédécesseur. Malgré ce qu’en dit Apple, je doute que la différence soit aussi perceptible qu’on le prétend.
Le plus grand appareil baptisé « iPhone 6 Plus » est proposé avec un écran de 5,5 pouces pour une résolution de 1920 x 1080 pixels et une densité de 421 ppp (points par pouce). Cette résolution est un standard actuel pour des téléphones de cette gamme ayant un écran de plus de 5 pouces, rien de bien nouveau. À titre de comparaison, le Galaxy S5 de Samsung propose une densité de 432 ppp pour un écran plus petit (5,1 pouces plutôt que les 5,5 pouces de l’iPhone 6).
À noter que l’écran des deux appareils est une évolution HD de « Retina » et que l’écran d’accueil pourra maintenant être affiché différemment en mode portrait (appareil tenu à l’horizontale).
Le design des deux modèles arbore des coins arrondis qui me rappellent étrangement un certain iPhone 3GS (pourquoi ce retour en arrière?). Il n’y a pas de grands changements sur la coque par rapport à l’iPhone 5s, sauf le bouton de démarrage qui se retrouve désormais sur le côté droit et non sur le dessus comme avant. Les deux appareils sont également un peu plus fins (6,9 mm et 7,1 mm) que le modèle précédent (7,6 mm). Le bouton d’accueil central est toujours « Touch ID » permettant ainsi la lecture d’empreintes digitales.
Le capteur photo des deux appareils propose le même nombre de pixels que sur l’iPhone 5s, soit 8 Mpx (rien d’impressionnant !). Si cela demeure inchangé, Apple a tout de même apporté quelques améliorations comme la mise au point deux fois plus rapide et la stabilisation de l’image qui est maintenant optique. Le capteur peut filmer en full HD 1080p à 30 images par seconde (ou jusqu’à 120 et 240 images par secondes pour les ralentis).
Enfin, parmi les autres caractéristiques, je mentionnerai brièvement le processeur A8 qui est supposément 20 % plus rapide que l’iPhone 5s (50 % plus rapide au niveau des graphismes), la nouvelle connexion Wi-Fi 802.11ac (3 fois plus rapide que la norme 802.11n), de même que la batterie qui devrait cette fois tenir beaucoup plus longtemps. On parle notamment de 14 h en conversation vocale (3G), 50 heures de lecture audio, 10 heures de navigation Web (Wi-Fi) et jusqu’à 10 jours en veille pour le modèle de 4,7 pouces. Pour l’iPhone 6 Plus, c’est 24 h de conversation, 80 heures de lecture audio, 12 heures de navigation Web et 16 jours en veille.
J’espère sincèrement pour les futurs acheteurs de l’iPhone 6 (et Apple) que ces chiffres sont près de la réalité et qu’on n’a pas reproduit les problèmes d’autonomie de l’iPhone 5s.
Les deux modèles d’iPhone 6 embarqueront iOS 8 pour lequel Apple n’a pas présenté de grandes nouveautés par rapport à sa présentation du mois de juin (lire cet article sur le sujet). Certaines d’entre elles, ainsi que les améliorations, sont parfois inspirées d’Android (faut voir le clavier). Vous trouverez plus de détails à ce sujet sur le site d’Apple : https://www.apple.com/ca/fr/ios/whats-new/.
Mis sur le marché dès le 19 septembre 2014 (et en précommande le 12 septembre), l’iPhone 6 et l’iPhone 6 Plus seront offerts dans les mêmes couleurs que l’iPhone 5s (argent, or, gris cosmique) avec des capacités de 16, 64 et 128 Go (il n’y a pas de 32 Go). Les prix respectifs seront de 199 $, 299 $ et 399 $ pour le premier modèle et de 299 $, 399 $ et 499 $ pour le deuxième. Évidemment, ces tarifs sont basés sur un contrat de deux ans avec l’opérateur téléphonique.
Apple démocratisera enfin le paiement mobile ?
En voilà une chose qui me fait rigoler. Alors que la puce NFC (échange de données mobiles sans contact) a fait son apparition de façon marquée sur les téléphones Android depuis quelques années, Apple se décide enfin à l’intégrer dans ses nouveaux iPhone. Lorsqu’on parle de NFC, on pense surtout à son utilisation pour le paiement avec un appareil mobile. Google propose déjà depuis 2011 une solution de paiement mobile nommée « Google Wallet ». Plusieurs entreprises financières ont emboîté le pas en proposant leur propre solution de paiement en collaboration avec certains fabricants.
Apple étant ce qu’elle est (sacrée machine quand même !), elle démocratisera sans doute davantage ce domaine avec son service « Apple Pay ». Elle a d’ailleurs établi de bons partenariats avec de grandes institutions financières, dont American Express, Visa et Mastercard pour l’intégration et l’utilisation de ce service.
Évidemment, la force de la firme est la simplicité. Il suffit d’entrer le numéro de ses cartes de crédit dans l’application (porte-feuille virtuel) Passbook qui auront un identifiant unique qui servira à payer un marchand. Une simple pression du doigt sur le lecteur d’empreinte digitale (Touch ID) de l’iPhone suffira pour autoriser la transaction. Selon la firme, le tout serait très sécuritaire. Apple dit vouloir simplement remplacer les cartes de crédit qui sont aujourd’hui dépassées. Réussira-t-elle plus que ses concurrents ?
La voilà, la montre connectée signée Apple
Depuis le temps qu’on en parle, la montre connectée d’Apple est maintenant une réalité. Est-ce révolutionnaire ? Je ne le crois pas. La firme s’immisce simplement dans un marché déjà en pleine expansion, surtout après les annonces du salon IFA de Berlin. L’Apple Watch est évidemment tactile et sensible à la pression des doigts. Elle est munie d’un capteur pour suivre la personne qui la porte dans ses activités physiques. Le tout viendra avec une panoplie d’applications pour analyser et mesurer ses performances et sa l’état de sa santé.
Elle se présente un peu différemment de la concurrence avec sa petite molette permettant de « naviguer » dans la montre et se démarque par une grande possibilité de personnalisation. Elle sera d’ailleurs offerte en deux tailles (sans plus de détails) et trois éditions différentes, soit une de base, une de type sport plus solide et la dernière fabriquée à partir de 18 carats d’or. Un lot de bracelets assortis sera proposé, mais il sera possible d’attacher à la montre n’importe quel bracelet de 38 mm, selon ses goûts.
Enfin, l’Apple Watch aura un écran de saphir résistant (matériau le plus dur après le diamant transparent), intégrera Siri (reconnaissance vocale de l’iPhone), pourra se recharger sans fil (par induction) et disposera du service de paiement mobile. Il sera donc possible de payer à partir de sa montre. Offerte à partir de 349 $ et compatible avec les iPhone 5 et plus, la montre d’Apple ne sera pas sur le marché avant le début de 2015. En attendant, voici sa page officielle : http://www.apple.com/ca/fr/watch/.
Ce que je pense de cette conférence…
C’est une conférence d’Apple qui s’est montrée plus intéressante que les dernières où il n’y avait pas, selon moi évidemment, de grandes avancées technologiques. Même si certains (comme moi ?) disent que la firme ne fait que du rattrapage derrière ses concurrents (principalement Samsung avec Android), je vois d’un bon oeil la sortie d’un iPhone 6 de grande taille et d’une montre connectée très personnalisable, de même que l’arrivée du paiement mobile qui, même si Apple ne l’a pas inventé, se démocratisera enfin. Peut-on parler de révolution ? Pas vraiment. Mais il s’agit d’une évolution plus importante que sur les deux dernières versions de l’iPhone (5 et 5s / 5c).
Doit-on changer son iPhone 5s pour un iPhone 6 ? À mon avis, vous pouvez le considérer si vous aimeriez avoir un appareil de plus grande taille ou si vous vous intéressez réellement au paiement mobile sans contact. Pour le reste, les caractéristiques du nouveau modèle ne justifient pas selon moi la migration depuis l’iPhone 5 (mais peut-être un peu plus depuis l’iPhone 4). En ce qui concerne la montre, c’est certain qu’un fier utilisateur de produits Apple aura intérêt à se la procurer plutôt que celles proposées par la concurrence en raison de la symbiose de son système avec celui de l’iPhone et de l’iPad.