Magazine Handicap

Aux transports, préférez la lévitation

Publié le 12 juin 2007 par Philippe Barraqué

Quand on a une déficience physique qui vous empêche de vous déplacer facilement, de prendre les transports collectifs sans la lecture fastidieuse d'un mode d'emploi, d'un guide "à l'attention de", qu'il serait bon de pouvoir léviter. Je conseille les pensées d'Osho, rien de tel pour se laisser transporter par sa philosophie de vie, son humour initiatique. Mais non. Retour à la dure réalité. Prenez le TGV. Les places réservées aux voyageurs handicapés sont millimétrées, distribuées au compte-goutte. Un fauteuil roulant ne pouvant circuler dans l'allée centrale, la SNCF met à la disposition des heureux bénéficiaires à mobilité réduite un fauteuil de transfert, mais, précise le réglement des chemins de fer, le contrôleur ne peut le pousser lui-même, c'est au voyageur handicapé de se prendre en charge. Attention, si deux personnes handicapées voyagent ensemble, il est prévu que l'un ne peut accompagner l'autre. On ne plaisante pas avec les conditions particulières et les réductions tarifaires consenties. S'en suivent des tarifications complexes selon que vous êtes invalide civile ou de guerre, accompagné ou non d'une tierce personne. Avec humour sans doute, la SNCF a intitulé son guide "Carnet pour un voyage serein". Comparé au TGV allemand, où est prévu un espacement plus large qui permet à un voyageur en fauteuil roulant de circuler dans toute la rame, franchement, il n'y a pas de quoi pavoiser. Dans ce même carnet "serein, zen, Lexomil", on a le listing complet des équipements prévus dans les gares. Il y en a des pages et des pages. Preuve est faite que l'accessibilité n'est pas encore la norme établie!

Autre sujet qui fâche : les transports collectifs à Paris. Oui le tram est accessible. On le sait. Oui, le métro ne l'est pas. Oui, il y a des lignes de bus avec des planchers abaissés. C'est bien. Toutefois, passé le Pont de Neuilly, dans l'ancienne ville de Nicolas - et alentour, plus aucune accessibilité des bus. Si, si, sur le plan : Neuilly, plus rien. Plus d'abri bus surélevés, de sigles handicapés, etc. L'accessibilité des lignes s'arrêtent à la frontière de Neuilly et Levallois Perret. Le désert des tartares à mobilité réduite. D'ailleurs, Neuilly n'est pas un modèle du genre. Ce n'est que récemment que le site de la mairie a développé sa rubrique "handicap".  Allez y faire un tour à Neuilly Sarkoland : les trottoirs sont souvent mal abaissés, peu de commerçants ont une pente devant leur commerce. Un peu comme Deauville! Alors, il vaut mieux léviter, goutter l'ivresse oxygénée d'un parachute doré que la condition de parvenu handicapé à Neuilly. Allez Nicolas, encore un petit effort!

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