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Urban (T3) Que la lumière soit…

Publié le 11 septembre 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Urban (T3) » : La nouvelle « Sodome » se met à nue…

Scénario de Luc Brunschwig, dessin de Roberto Ricci

Public conseillé : Adulte et Adolescent

Style : Polar / S.F.
Paru chez Futuropolis, le 11 septembre 2014, 56 pages couleurs, 11.5 euros
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L’histoire

La fin du tome 2 nous avait laissé dans un « cliffhanger » éprouvant. Devant les caméras de Montplaisir, Zacchary Buzz, L’Urban Interceptor affronte Antiochus Ebrahimi, sa cible attitrée. Mais pendant le combat, une balle perdue éclate la tête du jeune Neil Colton ….
Zach n’a pas le temps de s’apitoyer sur ce drame, qu’une série d’explosions ravage la cité…
Tout ce qui est alimenté par l’électricité est hors service.
Au sein du studio d’enregistrement durement touché, Springy Fool se relève dans une vision d’apocalypse. Sa précieuse « A.l.i.c.e », le robot humanoïde, est décapitée, mais rend quand même compte des dégâts, avant de s’éteindre complètement.
Aussitôt, une nouvelle A.l.i.c.e, en parfait état apparaît. C’est l’idéal pour Springy Fool très énervé, qui passe ses nerfs sur elle.
Zach, traumatisé par la mort de l’enfant, replonge dans ses souvenirs. Il se remémore sa jeunesse à la ferme de ses parents, quand un jeune ingénieur en robotique venait négocier un arrangement particulier…

Ce que j’en pense

Boum !!! Avec l’attentat sur Montplaisir et la coupure générale d’électricité, Luc Brunschwig et Roberto Ricci font littéralement « tomber le décors ».
Changement de rythme et d’intrigues, ce troisième opus est un album de révélations, qui met à nu, à vif, les âmes de ces protagonistes.
A l’aide de gros Flash-backs, Luc nous révèle la jeunesse de Springy Fool et la genèse de Montplaisir. Comment un ingénieur génial en robotique, profite du contexte social explosif, pour s’imposer comme un homme d’affaire manipulateur et sans scrupules ?
Luc développe à contre-sens le personnage si lisse de Springy Fool. Loin de l’image enjouée et distrayante du lapin fou d’Alice, il dévoile un homme perturbé (incapable de communiquer avec ses semblables), et dont la moralité laisse à désirer. Sa rencontre avec le jeune Zach et son dialogue sur les « Overtime » en dit long sur leur conception de la vie. Deux mondes s’affrontent : l’innocence de l’enfance versus le cynisme total.
J’avais vu dans le premier tome, une critique de l’hyper médiatisation et la société de plaisir. Le second album, centré sur « l’Urban Game » entre Zach et Ebrahimi dénoncait les dangers de « la justice spectacle ».
Enfin, ce troisième album est un pamphlet sur l’Ultra libéralisme, que Springy Fool pratique avec un cynisme incroyable à Montplaisir.
En flash-back, mais aussi en temps présent, Luc développe Springy hors caméras. Ayant perdu le contrôle de la situation, l’homme (pour une fois, sans son grimage de Lapin fou) semble totalement abattu. Seul Narcisse, le « responsable des RH », est capable de lui redonner confiance en truquant un rendez-vous amoureux. C’est Ishrat, repérée grâce à ses qualités d’écoute et d’empathie, qui est choisie pour ce rôle : faire passer du bon temps au maître de Montplaisir. Assumant complètement son rôle (mais pourrait-il en être autrement ?), elle raconte son histoire à Springy.
A.L.I.C.E, qui n’est qu’un robot extrêmement évolué, se révèle dans ce chaos, la véritable tête pensante de la cité : froide, organisée et dominatrice.
Et oui, dans ce tome, les masques tombent définitivement pour dévoiler l’âme. Montplaisir, n’est qu’un paradis artificiel rempli de robots, Springfool un homme d’affaire cynique, profondément seul et amoral. Même Narcisse, le coach sympathique, endosse un rôle de salaud.
« Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark… » et Luc nous le fait toucher du doigt.
Reste à comprendre d’où vient l’attaque terroriste et le but ? Peut-être de l’intérieur… qui sait ?
Sans doute, l’arrivée dans la partie d’un lieutenant-enquêteur sur Ganymède, nous permettra d’y voir plus clair dans le quatrième et dernier tome.

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Le dessin

Comme toujours, Roberto Ricci fait un travail formidable, totalement raccord avec le scénario de Luc. Fini les scènes de foules bigarrées et masquées de Montplaisir.
Roberto varie les lieux et les ambiances : ville dévastée, ferme idéale de la jeunesse de Zach, et lieux magnifiques, mais déshumanisés (remplis de robots) de Springy Fool, il s’en donne à coeur joie. Les ambiances sont typées et amplifiées par des camaieux de couleurs chaudes (rouge sang) ou froides (bleus acier).
Son dessin expressif, rehaussé d’une aquarelle subtile m’a impressionné par sa qualité et sa justesse. Les expressions des personnages sont vraies, les cadrages et la mise-en-scène très lisibles. Un sans-faute que j’applaudis à 4 mains et 2 oreilles.

Pour résumer

Vous voulez de la S.F intelligente, originale et « sociale » qui ne se contente pas de l’apparence ? Bienvenue à Montplaisir ! Avec la série d’attentats, cette nouvelle « Sodome » se met à nue.
Tendez l’autre joue, Luc Brunschwig et Roberto Ricci nous donnent une troisième claque (visuelle et scénaristique) dans un monde pas si paradisiaque que cela… ouf, ça réveille !
Il est temps d’apprendre la genèse de ce parc de pacotille et d’en comprendre les rouages… Mais il faudra vous armer de patience et attendre un quatrième et dernier tome, pour tout comprendre et pleurer sur le sort de notre futur…

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Pour en savoir plus
  • La chronique de « Urban (T1)-Les règles du jeu
  • La chronique de « Urban (T2)-Ceux qui vont mourir »
  • Le portrait chinois de Luc Brunschwig et Roberto Ricci.

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