La question — volontairement provocatrice — peut sembler particulièrement incongrue étant donné qu'il est connu, répété, affirmé et revendiqué que les administrateurs n'ont qu'un statut technique qui leur permet d'assumer des tâches techniques. C'est d'ailleurs sur ce point que se prononcent en grande majorité les électeurs aux diverses candidatures au statut de sysop.
Et pourtant, je vois fleurir régulièrement, ces derniers temps, une suggestion qui me semble en totale contradiction avec le rappel de principe que je viens d'effectuer : celle de conférer aux seuls administrateurs le pouvoir de clore les procédures des pages à supprimer (PàS). Et ce alors que la clôture de ces PàS est un acte éditorial, si j'en crois cette page. C'est, de toute façon, ma propre conception de la chose : il n'y a pas plus éditorial que de statuer sur l'admissiblité d'un article ...
Encore aujourd'hui, sur le Bistro, en réaction au dernier sondage lancé par Buisson, Esprit Fugace a, à son tour, repris à son compte cette proposition. Avec une justification qui ne risque pas de me convaincre : les admins sont élus et auraient donc une légitimité supérieure. Non, mille fois non. Ils ne sont pas élus pour prendre des décisions éditoriales. Ils ne sont pas élus par traduction d'une confiance supérieure au commun des contributeurs. Ils sont élus pour se servir de leurs outils techniques. Et pas davantage. Ce que dit Esprit Fugace en revient à prétendre : vu qu'on est élus, on doit pouvoir devenir de super-contributeurs. Une telle approche est pourtant contraire à l'esprit même de ce qu'est un wiki.
Bien sûr, j'ai aussi lu, ces derniers temps, le petit tour de passe-passe qui consisterait à transformer la clôture en un acte administratif. Sauf que, dans le sondage en question, la communauté rappelle encore aujourd'hui son attachement à l'analyse des arguments en présence par le clôturant (et, à ce sujet, je suis particulièrement en accord avec ce qu'a pu écrire Barraki). Autant dire que c'est une confirmation communautaire de la dimension éditoriale de la clôture des PàS. Dans ces conditions, il devient d'autant plus impossible de la confier aux seuls administrateurs.
De toute façon, la solution à un poblème n'est jamais de donner le pouvoir de taper à celui qui tient le bâton.