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Pour une Fédération anarchiste de la Caraïbe (Issu de Polémica Cubana)

Publié le 11 septembre 2014 par Chezfab

Issu du site : Polémica Cubana

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Kisqueya libertaria (République dominicaine) et Atelier libertaire Alfredo López (Cuba)

I.
Les Caraïbes ont été l’un des scénarios privilégiés où ce qu’on appelle la modernité, ce mélange explosif de capitalisme et d’étatisme, a montré ses visages les moins présentables au monde. Cette barbarie persistante et bien aménagé, entre les agents impériaux espagnols, anglais, français, néerlandais… a donné naissance après plusieurs siècles passés, à un monde d’insulaires isolés, attentifs aux signaux des anciennes et des nouvelles puissances coloniales, et castrés dans de nombreux cas, sans même avoir la capacité de se parler les uns aux autres sans les médiateurs tutélaires.


La seconde moitié du XXe siècle a apporté dans la Caraïbe l’enthousiasme généré par la décolonisation et les « États souverains », qui en  somme ont fonctionné en créant une nouvelle étape pour un isolement qui s’est estompé au cours des dernières années, apparemment en raison des alliances entre les États de la Caraïbe. Mais en tout cas, c’est l’union des gouvernants de service qui nous offrent ce qu’ils appelent « l’unité du peuple ». Ca n’a pas été, ce n’était pas, sauf en de rares et belles occasions, une alliance de fraternités concrètes, de personnes unies dans un travail idéal libérateur et anti-autoritaire.

II.
Les compagnons de Kiskeya libertaria de la région dominicaine et l’atelier libertaire Alfredo López de La Havane, ont décidé d’unir leurs efforts pour convoquer et organiser une Fédération anarchiste de la Caraïbe, afin de mettre en commun des propositions ici et maintenant pour une société fondée sur les principes que nous défendons d’autogestion, d’association volontaire et d’appui mutuel, et contraire à toutes les relations sociales fondées sur les hiérarchies, l’autoritarisme et la discrimination comme l’étatisme, le capitalisme, le classisisme, le sexisme, le racisme, le colonialisme, l’urbanisme, l’industrialisme ou l’académisme et d’innombrables autres manifestations du pouvoir plus ou moins institutionnalisé.
Face à ce réseau de dominations nous opposons aussi notre réponse faite d’entraide, d’autogestion et de solidarité et avec un clair esprit anti-autoritaire et libertaire. Ce projet fédérateur ne fera pas par avance la promotion d’une forme particulière de l’anarchisme, parce que nous ne voyons dans aucun de ses courants l’anarchisme comme un dogme, mais comme un mouvement d’approche, d’apprentissage libre et désireux d’aller vers le monde que nous voulons sans oppression, sans exploitation, sans autorité sacrés, ni des ordres paralysants.


À cet égard, cette Fédération travaillera pour la solidarité et l’autogestion et pour construire des projets de coopération entre les individus et les collectifs qui s’auto-définissent de façon cohérente comme « anarchistes », mais elle le fera aussi avec tous ceux qui sans prêcher une condition d’acrate,  vivent et travaillent quotidiennement, à tous les niveaux de la société, en vertu de cet esprit fraternel libérateur et en actes, où il n’y a pas de pasteurs, ni de troupeaux, ni de dirigeants, ni de dirigés.

III.
Définir les limites de la Caraïbe a été un problème ardu, si on tient compte des connaissance en matière de sciences sociales. Cependant, pour nous, ce n’est pas un problème, mais une possibilité. La Caraïbe n’est pas seulement formée par ses îles, ni par les territoires continentaux adjacents, la Caraïbe existe là où se trouvent ceux qui vivent leurs contradictions et leurs inégalités et qui en souffre. Mais elle existe aussi là où sont les amis et les compagnons qui partagent leurs idées, leurs sentiments et leurs luttes.
Par conséquent, ceux qui animons cette Fédération anarchiste de la Caraïbe nous nous efforcerons de rechercher l’intégration avec les compagnons de la région  centre- américaine, où naquit en 2010 le premier élan fédérateur dont nous avons connaissance en Amérique centrale et dans la Caraïbe, à travers les compas du Collectif La Espiral et sa revue La Libertad, dans la ville de San José de Costa Rica.


D’eux, nous devons prendre soin d’entendre les indications. Pour atteindre un processus fédérateur au niveau régional « il est important d’abord de renforcer les processus de formation et de sensibilisation locaux et leurs incidences dans une pratique libertaire et avec un état d’esprit libertaire », mais comme eux-mêmes le soulignent, la fédération régionale peut être un « des moyens de dynamiser et de renforcer notre identité (…) en gardant toujours les pieds fermement ancré dans la réalité » (« L’anarchisme en Amérique centrale : une petite radiographie actuelle ». Dans : La Libertad, n°11-12, San José de Costa Rica en Décembre 2010, p.10).


Quel sens l’anarchisme a-t-il dans notre région…? Quelles sont ses possibilités…? Quelles sont ses limites et ses difficultés…? Voici quelques-unes des questions que nous ont été laissé par les compas centre-américains il y a quatre ans et elles pourraient être discutées par les processus des assemblées dans chaque localité, comme base de cet autre engagement de l’organisation régionale.
Ce que nous rêvons n’est escorté par la splendeur d’aucune « possibilité objective », mais contrairement à d’autres, qui négocient des fragments défigurés de nos idéaux, en les mettant en hibernation pour de meilleurs moments, nous pouvons avancer au-delà ce que nous connaissons déjà. Avec de bonnes probabilités, nous imaginons nécessaires les efforts de toutes sortes qui pourront être transformés en affection et ene confiance mutuelle, pour se convertir  en des facteurs d’alliance plus fortes, d’où pourront grandir de manière plus sûr nos efforts fédéraux.


Pour cela, nous proposons la réalisation en mars 2015 dans le région dominicaine de la première rencontre constitutive de la FAC-C. [Amérique centrale] (nom provisoire) d’individus et de « délégués » des collectifs acrates de la région, qui soit le point de départ afin de confronter les points de vue et de coordonner les actions, les idées et les apports, à partir des axes thématiques qui émergeront dans les collectifs de chaque localité.

Contact et information :
[email protected]
et
https://www.facebook.com/pages/Cibao-Libertario-Centro-So...

Pour lire le texte en castillan :

http://observatoriocriticocuba.org/2014/08/21/los-agentes...

Issu du site : Polémica Cubana

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Kisqueya libertaria (République dominicaine) et Atelier libertaire Alfredo López (Cuba)

I.
Les Caraïbes ont été l’un des scénarios privilégiés où ce qu’on appelle la modernité, ce mélange explosif de capitalisme et d’étatisme, a montré ses visages les moins présentables au monde. Cette barbarie persistante et bien aménagé, entre les agents impériaux espagnols, anglais, français, néerlandais… a donné naissance après plusieurs siècles passés, à un monde d’insulaires isolés, attentifs aux signaux des anciennes et des nouvelles puissances coloniales, et castrés dans de nombreux cas, sans même avoir la capacité de se parler les uns aux autres sans les médiateurs tutélaires.


La seconde moitié du XXe siècle a apporté dans la Caraïbe l’enthousiasme généré par la décolonisation et les « États souverains », qui en  somme ont fonctionné en créant une nouvelle étape pour un isolement qui s’est estompé au cours des dernières années, apparemment en raison des alliances entre les États de la Caraïbe. Mais en tout cas, c’est l’union des gouvernants de service qui nous offrent ce qu’ils appelent « l’unité du peuple ». Ca n’a pas été, ce n’était pas, sauf en de rares et belles occasions, une alliance de fraternités concrètes, de personnes unies dans un travail idéal libérateur et anti-autoritaire.

II.
Les compagnons de Kiskeya libertaria de la région dominicaine et l’atelier libertaire Alfredo López de La Havane, ont décidé d’unir leurs efforts pour convoquer et organiser une Fédération anarchiste de la Caraïbe, afin de mettre en commun des propositions ici et maintenant pour une société fondée sur les principes que nous défendons d’autogestion, d’association volontaire et d’appui mutuel, et contraire à toutes les relations sociales fondées sur les hiérarchies, l’autoritarisme et la discrimination comme l’étatisme, le capitalisme, le classisisme, le sexisme, le racisme, le colonialisme, l’urbanisme, l’industrialisme ou l’académisme et d’innombrables autres manifestations du pouvoir plus ou moins institutionnalisé.
Face à ce réseau de dominations nous opposons aussi notre réponse faite d’entraide, d’autogestion et de solidarité et avec un clair esprit anti-autoritaire et libertaire. Ce projet fédérateur ne fera pas par avance la promotion d’une forme particulière de l’anarchisme, parce que nous ne voyons dans aucun de ses courants l’anarchisme comme un dogme, mais comme un mouvement d’approche, d’apprentissage libre et désireux d’aller vers le monde que nous voulons sans oppression, sans exploitation, sans autorité sacrés, ni des ordres paralysants.


À cet égard, cette Fédération travaillera pour la solidarité et l’autogestion et pour construire des projets de coopération entre les individus et les collectifs qui s’auto-définissent de façon cohérente comme « anarchistes », mais elle le fera aussi avec tous ceux qui sans prêcher une condition d’acrate,  vivent et travaillent quotidiennement, à tous les niveaux de la société, en vertu de cet esprit fraternel libérateur et en actes, où il n’y a pas de pasteurs, ni de troupeaux, ni de dirigeants, ni de dirigés.

III.
Définir les limites de la Caraïbe a été un problème ardu, si on tient compte des connaissance en matière de sciences sociales. Cependant, pour nous, ce n’est pas un problème, mais une possibilité. La Caraïbe n’est pas seulement formée par ses îles, ni par les territoires continentaux adjacents, la Caraïbe existe là où se trouvent ceux qui vivent leurs contradictions et leurs inégalités et qui en souffre. Mais elle existe aussi là où sont les amis et les compagnons qui partagent leurs idées, leurs sentiments et leurs luttes.
Par conséquent, ceux qui animons cette Fédération anarchiste de la Caraïbe nous nous efforcerons de rechercher l’intégration avec les compagnons de la région  centre- américaine, où naquit en 2010 le premier élan fédérateur dont nous avons connaissance en Amérique centrale et dans la Caraïbe, à travers les compas du Collectif La Espiral et sa revue La Libertad, dans la ville de San José de Costa Rica.


D’eux, nous devons prendre soin d’entendre les indications. Pour atteindre un processus fédérateur au niveau régional « il est important d’abord de renforcer les processus de formation et de sensibilisation locaux et leurs incidences dans une pratique libertaire et avec un état d’esprit libertaire », mais comme eux-mêmes le soulignent, la fédération régionale peut être un « des moyens de dynamiser et de renforcer notre identité (…) en gardant toujours les pieds fermement ancré dans la réalité » (« L’anarchisme en Amérique centrale : une petite radiographie actuelle ». Dans : La Libertad, n°11-12, San José de Costa Rica en Décembre 2010, p.10).


Quel sens l’anarchisme a-t-il dans notre région…? Quelles sont ses possibilités…? Quelles sont ses limites et ses difficultés…? Voici quelques-unes des questions que nous ont été laissé par les compas centre-américains il y a quatre ans et elles pourraient être discutées par les processus des assemblées dans chaque localité, comme base de cet autre engagement de l’organisation régionale.
Ce que nous rêvons n’est escorté par la splendeur d’aucune « possibilité objective », mais contrairement à d’autres, qui négocient des fragments défigurés de nos idéaux, en les mettant en hibernation pour de meilleurs moments, nous pouvons avancer au-delà ce que nous connaissons déjà. Avec de bonnes probabilités, nous imaginons nécessaires les efforts de toutes sortes qui pourront être transformés en affection et ene confiance mutuelle, pour se convertir  en des facteurs d’alliance plus fortes, d’où pourront grandir de manière plus sûr nos efforts fédéraux.


Pour cela, nous proposons la réalisation en mars 2015 dans le région dominicaine de la première rencontre constitutive de la FAC-C. [Amérique centrale] (nom provisoire) d’individus et de « délégués » des collectifs acrates de la région, qui soit le point de départ afin de confronter les points de vue et de coordonner les actions, les idées et les apports, à partir des axes thématiques qui émergeront dans les collectifs de chaque localité.

Contact et information :
[email protected]
et
https://www.facebook.com/pages/Cibao-Libertario-Centro-So...

Pour lire le texte en castillan :

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