Panoplie du mari (presque) parfait

Moi, mon truc, c’est d’essayer d’être le mari parfait. Pour que ma douce ne me quitte pas quand je serai chauve et avec un petit bide. Bah oui, j’aurais dû arrêter le sport après la pose de ma première hanche artificielle. Saleté d’arthrose. Alors oui, j’essaie d’être le mari parfait. Pas comme un certain François H – qui ne s’est d’ailleurs jamais marié le goujat, bouhhhh.

Tenez, ce week-end, j’ai fait tourner des machines (si, si, plusieurs), j’ai fait (un peu) de ménage et j’ai préparé des sushis (réussis cette fois-ci). Je limite les flatulences dans le lit et à table, et je maîtrise tant bien que mal les rototos d’après-binouze. D’ailleurs, je limite aussi les binouzes. Je vous l’ai dit, c’est pas encore parfait mais j’y aspire.

Pour compléter ma « panoplie-du-mec-qui-faut-surtout-pas-quitter », je me suis mis à la soudure. Je vous vois d’ici, vous vous dites, « il est naze, c’est con la soudure ». Pas faux, c’est complètement con. Sauf que ça permet de réparer tout un tas de choses que l’on croyait perdues. Oui m’sieurs-dames. Et quand t’es une femme mariée à un bureaucrate runner à ses heures, quand il répare des trucs, ça t’épate. Et le mari parfait aime bien épater sa douce.

Dernier exemple en date, mon sèche-linge. Un petit appareil sympa, propre sur lui, qui rend de bons et loyaux services. Mais voilà, du jour au lendemain, plus rien. Plus de petite loupiote qui s’allume, plus de petit bruit ni de tambour qui tourne, plus rien. Nada, niente, nothing. Plus de jus, comme un Mathieu après son marathon de Paris 2013 - qui lui valut une grippe carabinée couplée à une conjonctivite qui dégénéra mal an mal an en kératite. Mal en point le sèche-linge quoi.

Armé de mes tournevis et d’un voltmètre, je dépiaute la bête pour accéder à la carte qui gère la programmation, le temps de sèche, la température, tout ça. Car oui, sachez-le, un sèche-linge c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. C’est gavé d’électronique, c’est plein de ces petites pièces qui lâcheront, par un malheureux hasard, juste après la fin de votre garantie. L’obsolescence programmée, ça vous parle ?

Une fois la carte démontée, je constate assez rapidement la cause de la panne : le CI – ou circuit intégré – la « puce électronique » comme on dit chez nous dans le Bouchonnois, a tout simplement éclaté. Garce de puce. Je vois également qu’une résistance a dû griller au passage (petite fissure sur le dessus). Un rapide tour sur internet me permet d’envisager 2 options :

1. je rachète la carte : compter plus de 200€
2. je rachète le CI (environ 1€) et la résistance (0,30€) sur des sites d’électronique. Mais attention, il faut ajouter les frais de port. Quand même.

Je sais, vous aussi vous auriez beaucoup hésité à ma place…

Donc, tentons l’option n°2. Je reçois les pièces et parviens tant bien que mal à dessouder le CI et la résistance. Faut le reconnaître, dessouder c’est la grosse mouise. Si, si, je vous assure. J’ai même envisagé de tout éclater contre le mur. Mais j’aime bien mes murs et ma zénitude l’a finalement emporté. Au bout du compte, je suis parvenu à dessouder les vieux composants et à souder les nouveaux mais j’avais quelques doutes sur le résultat final.

Je remets tout en place. Reconnecte les connectiques. Branche le sèche-linge. Et là… rien. Mis à part ma petite loupiote !!! Je tente de lancer le sèche-linge… qui se met à tourner ! Gloire à toi Dieu des bricoleurs ! Toute ma gratitude Fée de l’électronique. Depuis, mon sèche-linge se porte bien, il vous remercie. Pour combien de temps ? On verra. Pour l’instant, je savoure ce petit succès sur notre fuc*** société de consommation. Le soir venu, j’ai savouré autre chose mais cela ne vous regarde pas. Bande de pervers.

En résumé, une réparation à moins de 5€ au lieu de 200€, un séche-linge qui fonctionne, un soudeur amateur qui jubile et une épouse heureuse. What else ?

Bon, je vous laisse, je dois encore compléter ma panoplie. Au programme aujourd’hui, le Kama-Sutra…