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La Banque (T2) 1815-1848 – Première Génération – Le Milliard des émigrés

Publié le 12 septembre 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « La Banque » (T2) : L’argent appelle l’argent…

Scénario de Pierre Boisserie & Philippe Guillaume ; dessin de Julien Maffre

Adultes/Adolescents

Polar historique et financier
Paru chez Dargaud le 12 septembre 2014, 56 pages couleurs, 13.99 euros
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L’histoire

Paris, mai 1925, le Palais-Royal. Pour survivre, Charlotte en est réduite à vendre son corps. En attendant Léomand, son premier client, elle apprend dans le journal la naissance du premier né des Rothschild, une petite fille prénommée Charlotte, justement…
Décidément, tout réussit à Jacob/James.
Après avoir profité de ses charmes, Léomand lui propose le mariage, mais surtout, il lui apprend que le roi Charles X veut indemniser les familles spoliées par la révolution de 1790.
De quoi définitivement la sortir de la misère. Charlotte se rend à Bayonne, pour prendre conseil auprès de Monsieur Barjoux. Cet ancien magistrat, particulièrement bien informé, lui explique qu’elle ne récupérera ni terres, ni meubles, mais qu’elle peut espérer une compensation de 60.000 francs et deux milles francs de rente annuelle !
Charlotte fonce à la préfecture d’Orléans pour réclamer son dû…

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Ce que j’en pense

10 ans après la fin du premier tome, Pierre Boisserie et Philippe Guillaume continuent de dérouler, de façon chronologique, leur grande saga familiale et financière. Ils mélangent habillement l’intime (le destin de Charlotte), les rouages bancaires et la grande Histoire (la politique napoléonienne et ses conséquences sur l’économie).
Centrant le récit sur le conflit entre Charlotte et son frère Christian, Guillaume et Boisserie nous dévoilent une histoire lourde de secrets familiaux et de haine qui s’étale sur près de 25 ans. De quoi faire évoluer profondément leurs personnages et les rapports (de pouvoir et d’inimitié) qui les lient.
Changement émotionnels profonds et rancoeurs tenaces, ils composent des personnages qui prennent de plus en plus de densité, de crédibilité et de présence.
C’est sûr, le spectaculaire n’est pas la promesse de cette série et la « technique financière » est quelquefois un peu trop présente. Néanmoins, j’ai pris un grand plaisir à déguster cet album. Entre les dialogues finement écrits, la tension qui monte et les retournements de situation, j’étais pris au piège du récit. Boisserie et Guillaume tiennent leur sujet et leurs personnages avec une belle maîtrise. De quoi se faire plaisir, en s’instruisant (un peu).

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Le dessin

Dans ce second tome, le trait de Julien Maffre s’affirme. Avec plus de maturité et une belle maîtrise de l’espace, il nous offre un dessin semi-réaliste, légèrement exagéré, qui colle parfaitement au scénario.
Dans des décors réalistes et parfaitement crédibles (intérieurs bourgeois, rues passantes et monuments officiels : le palais-royal, le palais Brognard…), il pose des personnages avec un encrage et une expressivité qui me rappellent le travail de Bruno Maïorana (« Garulfo », « D« ) et de Virgine Augustin (« Alim le tanneur », « Whaligoë« , « Voyage aux ombres »). De Belles références !
Comme le scénario l’exige, Julien Maffre dessine des personnages qui vieillissent (sur 25 ans). Et le résultat est tout à fait crédible. C’est aussi rare que difficile. Bluffant !
Attentif à la lisibilité de l’ensemble, les planches sont composées dans de grandes cases aérées. Vraiment, ce jeune dessinateur assure !

Pour résumer

La saga familiale continue ! Ruinée, brisée, Charlotte se bat, 20 ans durant, pour reconquérir argent et pouvoir. Philippe Guillaume et Pierre Boisserie nous offrent un récit de longue haleine, ou s’affronte la fratrie Saint-Hubert. Lutte de pouvoirs, information et désinformation, coup de Jarnack, tout est possible pour « tuer » l’autre.
Exigeant, très documenté sur les rouages financiers et l’économie de l’époque napoléonienne, c’est une saga familiale dense et captivante dont j’attends la suite avec intérêt.

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