Ce mercredi, ma femme et moi réussissions à monter jusqu'au sommet du télésiège de Jupiter, à Park City Mountain Resort (PCMR). Le temps était absolument parfait, l'été Indien comme on se l'imagine. Alors que j'observais l'ancienne remontée mécanique à pinces fixes, celle-ci s'est soudainement mise en mouvement.
Probablement parce que quelqu'un, à la station de départ, voulait s'assurer de sa bonne marche. Le bruit qui s'est immédiatement manifesté était grinçant, presque plaintif. J'ai voulu filmer la scène, mais je me suis trompé avec mon téléphone ; au lieu d’être réglé sur « film » il était en position « photo » et n'ai tiré qu'une série de clichés à la place. À peu près au même moment, le grincement du vieux télésiège s'est transformé en une voix qui se lamentait:
«Je suis vieux et fatigué. Ça fait maintenant depuis 1981 que je galère sur ce massif ; après 30 ans, j'espérais que PCMR me laisserait prendre ma retraite, ou au pire m'enverrait dans les Andes ou au Kazakhstan pour un travail à temps partiel, mais rien de tout cela n'est arrivé. Aujourd'hui, je souffre de l'arthrite des remontées mécaniques, mes poulies grincent, mon câble commence à s'effilocher, et tous mes sièges se durcissent. De plus, je me fais lent, beaucoup plus lent qu'avant (ça doit être l'altitude) et ma peinture continue à s'écailler. S'il vous plaît, sortez-moi d'ici ! »
J'ai entendu cela le 10 Septembre Le lendemain, les opérateurs de Jupiter vendait l'installation avec le reste de la station à Vail Resorts et j'espère que l'année prochaine, le vieux télésiège pourra enfin profiter pleinement de sa retraite car les nouveaux propriétaires ne collectionnent pas les antiquités. C'est vrai, même le Kazakhstan n'achète plus que des télésièges débrayables aujourd'hui.