Montreuil, Vincennes et la « bataille de l'eau »

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Les relations qu'entretiennent les villes de Montreuil et Vincennes n'ont jamais été très simples. Elles sont composées, depuis le Moyen Age, d'obligations réciproques, d'obligations contradictoires, de rapports de domination ou de préséance, mais elles peuvent se ramener à deux éléments simples en apparence:la propriété des eaux et al délimitation du territoire communal. La Restauration est précisément l'une de ces rares périodes où les deux questions ont été successivement posées et réglées selon des principes qui n'ont pas, à ce jour, été remis en cause.
Tout commence en 1819. Le préfet convoque une séance extraordinaire du conseil municipal de Montreuil pour « délibérer sur la prétention du château de Vincennes à la propriété et jouissance des eaux de source que la commune de Montreuil possède sur son territoire ». La demande est, en réalité, militaire. Elle émane du ministre de la Guerre qui souhaite utiliser les eaux des sources montreuilloises pour entretenir les troupes du génie cantonnées à Vincennes. Les Montreuillois répondent alors en retournant l'argumentation dans un très long et très austère [mémoire dans lequel ils] reconnaissent bien volontiers que l'intérêt général doit primer sur l'intérêt particulier. [...]
Dans ce cas précis, l'intérêt public n'est donc pas celui de l'armée mais celui des civils, parce qu'ils sont en plus grand nombre. Comme on peut, en outre, donner aux troupes « l'eau de la Marne en faisant quelques dépenses », « tout être impartial dira : puisque Vincennes peut se procurer l'eau de la Marne et que Montreuil ne peut se passer de celle de son territoire, il est juste que Montreuil jouisse de ce le Ciel a accordé à son sol, et il faut que Vincennes – autrement dit l'Etat – fasse les dépenses nécessaires pour se procurer l'eau ailleurs ».
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Suit alors un étonnant exposé historique expliquant que les Montreuillois ont un droit naturel à la propriété de l'eau de leur sous-sol […] Ils rappellent avant tout les privilèges dont isl ont toujours bénéficié en échange de l'entretien des fontaines et de la conduite de l'eau au château. Ils mentionnent les lettres patentes de Jean le Bon de mars 1360, […] ainsi que les confirmations de ces privilèges faites tour à tour par Charles V, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XVI.
(in "Montreuil-sous-bois" volume 3, 1795-1871, Philippe Hivert, Eden/Folies d'Encre édit.)Puiblié par Claire Lavenir‎Tu sais que tu viens de Montreuil quand.... Merci à elle pour cette belle tranche d'histoire.