Nager nues – Carla Guelfenbein

Par Theoma


« Le pardon sans vérité n'existe pas. »

Le 11 septembre 2001, Morgana se souvient douloureusement du 11 septembre 1973, le jour où le Chili s’est écroulé. Les évocations du passé reviennent alors avec force et Morgana aura enfin le courage d’affronter son histoire.

Un roman d’une élégance folle, une écriture profonde qui s’insinue dans les failles et expose les fêlures. Un très beau roman. Carla Guelfenbein rend hommage à ses personnages, sans jugement et avec une grande sensibilité. Elle autopsie une société en déliquescence et, sans artifices de narration, aborde la mémoire, les blessures, la nostalgie des jours enfuis.

Et quand le sens du titre se dévoile, le lecteur sait que l’histoire de Morgana, Sophie et Diego restera dans sa mémoire.

Actes Sud, 278 pages, 2013, traduit de l’espagnol par Claude Bleton

Extrait

« En la regardant dormir dans son giron, Morgana pense qu'en dépit de ses doutes et de ses appréhensions, la petite s'est faite toute seule, avec courage et discrétion. Elle a tissé ses poumons, ses oreilles et sa bouche, organisé ses doigts. Cette notion, qui est apparue dans une aura de lumière, a tout changé. Et elle l'a aimée. Elle l'aime pour sa ténacité, pour sa perfection, pour sa beauté minuscule. Elle l'aime parce qu'elle lui appartient. Elle aime ce petit corps qui bat et respire contre sa poitrine. »


Lu également de l’auteur : Le reste est silence

L’avis de Nadael