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Chirurgie de la PROSTATE: L'incontinence, double peine des sur-traitements – L'Incontinence, c'est quoi ?

Publié le 15 septembre 2014 par Santelog @santelog

Chirurgie de la PROSTATE: L'incontinence, double peine des sur-traitements – L'Incontinence, c'est quoi ?

Toujours utilisé comme un outil de dépistage de masse en France, le dosage du PSA entraîne immanquablement des sur-diagnostics et des sur-traitements de cancers non évolutifs de la prostate. Des interventions qui ne sont pas sans retentissement sur la continence et la sexualité. L’heure est donc au rappel à la nécessité d’une réévaluation des pratiques, à l’information du patient sur le risque et sur les traitements possibles de l’incontinence.

Car chez l’homme, l’incontinence résulte le plus souvent d’interventions sur la sphère urinaire justifiées par une pathologie prostatique pour adénome ou cancer. Des enquêtes réalisées auprès de patients opérés estiment que 65% des hommes continuent à souffrir d’incontinence 5 ans après leur chirurgie, avec des répercussions physiques et émotionnelles. Ainsi, bien que moins fréquente chez l’homme, l’incontinence en concerne plus d’1 million en France, dont plus de 300.000 souffrant quotidiennement de fuites urinaires. Si de nombreux traitements et protections existent, 20% des hommes touchés, souvent démunis face aux fuites, n’osent pas en parler à leur médecin.

Réduire les interventions inutiles : Malgré les recommandations de la Haute Autorité de Santé d’un recours au dépistage par décision individuelle, selon le niveau de risque du patient, une récente analyse de l’Institut de veille sanitaire, menée sur 11 millions d’hommes de 40 ans et plus montre que le test PSA en France correspond toujours à un dépistage de masse, entraînant biopsies et chirurgies jugées inutiles. En 2011, environ 30% des hommes sans cancer de la prostate ont eu au moins un dosage du PSA, 0,5% une biopsie de la prostate et 0,4% un cancer nouvellement pris en charge et une chirurgie…La fréquence élevée des faux-positifs quantifiée à près de 10% par une récente étude de l’Inserm, ainsi que des sur-traitements, combinée à la fréquence élevée des troubles de l’incontinence et de l’érection après ce type de prise en charge et en particulier après prostatectomie, appellent à un recours plus mesuré au test.

Prostatectomie et incontinence: L’incontinence reste en effet, malgré les progrès de la chirurgie, une complication fréquente de la prostatectomie radicale -qui supprime la glande de la prostate et une partie du tissu environnant. Le plus souvent, l’enlèvement du muscle lisse impliqué dans le contrôle de la vessie entraîne une incontinence urinaire qui se traduit par des fuites d’urine à l’effort.

D’autres symptômes urinaires, comme l’incontinence urinaire par impériosité ou urgenturie, déjà présents avant la chirurgie, peuvent être renforcés à la suite de l’intervention. Globalement, le risque d’incontinence lié à l’intervention chirurgicale sur la prostate est estimé à 3% chez l’homme de moins de 50 ans, 10% de 50 à 65 ans et 30% au-delà.

Des hommes souvent démunis : Peu familiarisés avec les fuites, les hommes sont plus souvent démunis que les femmes face à l’incontinence. L’infirmière en urologie a un rôle essentiel à jouer, d’information sur les traitements existants, l’existence de dispositifs palliatifs et de protections adaptées et de conseil sur leur utilisation.

Auteur: Dr Richard Matis, Gynécologue-obstétricien, Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille (GHICL) et équipe de rédaction Santé log

Source: InVS- BEH N° 9-10 1er avril 2014 Dépistage et diagnostic du cancer de la prostate et son traitement en France, selon le Sniiram (2009-2011) (Visuel Fotolia)

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