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Belgique : une droite nationaliste et flammande ?

Publié le 19 septembre 2014 par Ps76
Belgique-Elections-2014

En mai 2014 (le 25), une vague de droite et notamment nationaliste flamande était sortie des urnes belges.

Sur le plan fédéral, sur le plan de la région flamande davantage encore, le grand gagnant de ces élections nationales et régionales fut le N-VA, parti de droite nationaliste et ultra libéral dans ses conceptions économiques et sociales. Comme le veut la constitution, le premier ministre en place, Elio Di Rupo, socialiste, qui gouvernait le pays avec une coalition socialiste-verte-centre droit, avait présenté sa démission au roi Philippe.

Ce dernier nomma alors un « formateur », issu d’un des partis gagnant des élections. Plusieurs formateurs se sont depuis succédés, Bart De Wever, emblématique leader du N-VA et maire d’Anvers, puis Kris Peeters, du CDV, chrétien-démocrate flamand, Charles Michel, du MR, Mouvement Réformateur, libéral francophone.

A ce jour, aucun gouvernement n’est encore sorti de ces tractations mais il semble bien qu’il sera de toute manière constitué du N-VA, CDV, VLD, libéraux flamands, et du MR, seul parti francophone ayant accepté d’entrer dans cette coalition.

Comme toujours en Belgique les questions linguistiques, communautaires autant qu’économiques et sociales prévalent.

Ainsi, si la Flandre a donné un gouvernement régional flamand de droite, la Wallonie a permis la mise en place d’un gouvernement socialiste-démocrate-chrétien-vert. Elio Di Rupo, au nom du PS, a vilipendé le MR, « marionnette des partis flamands » a-t-il dit, l’accusant d’avoir permis, par sa participation à la coalition de droite, de faire entrer le parti séparatiste N-VA, chantre de la disparition de la Belgique et de l’indépendance de la Flandre dans les sphères du pouvoir fédéral, Bart De Wever dénonçant continuellement « l’assistanat de la Wallonie » par le gouvernement socialiste, au détriment de la région néerlandophone, plus riche et puissante.

Elio Di Rupo dont, rappelons-le, les Belges reconnaissaient la bonne gestion de son gouvernement qui avait placé la Belgique parmi les pays s’en sortant le mieux dans cette période de crise européenne majeure, ne cesse de dénoncer les mesures économiques et sociales que s’apprête à mettre en place la future coalition ultra libérale de droite : blocage des salaires, lourde remise en cause des prestations sociales et de santé, du droit du travail, des aides aux régions plus fragiles comme la Wallonie, renforcement encore de l’autonomie des Régions.

Bref, un programme pour « les plus riches » clame-t-il, qui va également « porter préjudice aux PME et l’économie belge », un programme que le leader socialiste et ex premier ministre, qualifie d’ors et déjà de « catastrophique » pour l’ensemble du pays.

Il reste que les Belges, dans un récent sondage, disent ne pas croire à la durée de cette coalition dite «  à la suédoise », des couleurs bleu (libéraux) et jaune (N-VA) des partis la composant. Une population certes habituée à des crises institutionnelles longues, qui a voulu ce « changement » pour laquelle elle a majoritairement voté, mais qui aujourd’hui doute profondément et se demande déjà quel sorte de « changement » réel la droite ultra-libérale leur prépare.

André Piazza,
Délégué fédéral/questions internationales


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