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Critique Ciné : Bodybuilder, bal des gros bras

Publié le 19 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Bodybuilder // De Roschdy Zem. Avec Vincent Rottiers, Yolin François Gauvin et Nicolas Duvauchelle.


On peut saluer tout de même la volonté de Roschdy Zem de nous parler d’un milieu que l’on ne connaît pas forcément et sur lequel il y a finalement très peu de films. Ce n’est pas bête mais le résultat est tout de même sacrément médiocre à mon goût. Disons que le problème c’est que l’histoire manque cruellement de souffle. L’aspect bodybuilding est plutôt bien traité de ce que l’on peut en voir et avant une star du genre, champion « univers », en la personne de Yolin François Gauvin, forcément c’est tout de suite plus pertinent. Le régime draconien, la quête du corps parfait, etc. tout cela est très bien démontré dans le film bien que Roschdy Zem ne soit pas le meilleur metteur en scène pour mettre tout cela en scène. Son abus de gros plans à certains moments enquête malheureusement de se laisser prendre dans les rouages de son film. Mais c’est tout autre chose. Ensuite, nous avons cette histoire de relation entre un fils et son père qu’il n’a pas vu depuis 19 ans. Forcément, il y a des liens qui doivent se créer à nouveau et là aussi le film parvient à construire quelque chose d’assez correct, notamment car l’alchimie entre Yolin François Gauvin et Vincent Rottiers est suffisamment palpable pour que l’on passe un bon moment.

À Lyon, Antoine, vingt ans, s’est mis à dos une bande de petites frappes à qui il doit de l’argent. Fatigués de ses trafics en tous genres, sa mère et son grand frère décident de l’envoyer à Saint-Etienne chez son père, Vincent, qu’il n’a pas revu depuis plusieurs années. À son arrivée, Antoine découvre que Vincent tient une salle de musculation, qu’il s’est mis au culturisme et qu’il se prépare intensivement pour un concours de bodybuilding. Les retrouvailles entre le père et le fils, que tout oppose, sont difficiles et tendues. Vincent va tout de même accepter qu’Antoine travaille pour lui afin de l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il s’est mis. De son côté, Antoine va progressivement apprendre à découvrir et respecter la vie que son père a choisie.

Mais finalement quel est le problème alors ? Toute cette histoire de schéma de Ponzi qui n’a ni queue ni tête et qui apporte un conflit artificiel dont Bodybuilder n’avait pas besoin. En effet, Roschdy Zem dans son scénario n’avait pas besoin de raconter cette histoire d’argent dans le sens où le reste était largement suffisamment pour faire de ce film un joli petit film plein de bons sentiments. Du coup, une fois le film prit dans cet engrenage les choses sont tout de suite bien moins intéressantes. Heureusement que le reste est là, cherchant avant tout à nous plonger dans un monde que l’on ne connaît. On sent que Roschdy Zem a fait des recherches pour nous montrer ce que c’est réellement, ce que cela implique dans une vie, les sacrifices, le plaisir, la souffrance, etc. Ensuite nous avons d’autres acteurs tout aussi intéressants, comme le toujours très bon Nicolas Duvauchelle (Maintenant ou jamais) ou encore l’excellente Marina Foïs (Polisse) dont je regrette presque la présence que sporadique dans un film qui semble surtout se vouloir masculin. Car oui, les femmes n’ont finalement que très peu de place dans ce monde de brute (même s’il existe des femmes bodybuilder comme le film peut nous en présenter quelques unes).

Côté mise en scène là aussi ça pèche. Roschdy Zem ne sait pas toujours très bien poser sa caméra et se contente alors de gros plans qui viennent gâcher certains moments familiaux qui auraient très bien pu être filmés différemment, avec plus d’envergure et de profondeur. Mais l’on ne peut pas tout demander non plus à tout ce moment. Le film reste malgré tout correct sur certains aspects plus bruts, notamment avec Vincent Rottiers ou Yolin François Gauvin. Ce dernier n’avait jamais joué dans aucun film auparavant, c’est son tout premier, et c’est un bodybuilder champion univers. Ce qui est assez impressionnant. Pour l’avoir vu en vrai, je peux vous dire qu’entre sa voix et sa carrure, il en impose tout de même beaucoup (surtout quand il se retrouve à côté de Marina Foïs). Quoi qu’il en soit, bien que je ne garde pas un souvenir impérissable de Bodybuilder, il y avait certains bons moments qui méritent d’être noté, sans compter que de voir Lyon à l’écran (même quelques images très maigres) c’est une très bonne chose pour quelqu’un qui en vient comme moi. Mais Roschdy Zem va devoir se décarcasser un peu plus avec le scénario de son prochain film, tout simplement.

Note : 4.5/10. En bref, légèrement décevant.


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