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Critique Ciné : Hipotesis, meurtre sur le campus

Publié le 20 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Hipotesis // De Hernan Goldfrid. Avec Ricardo Darin, Alberto Ammann et Calu Rivero.


Hipotesis c’était la promesse d’un bon polar estudiantin tout droit sorti d’Espagne. Alex de la Iglesia, un autre espagnol que Hernan Goldfrid c’était déjà essayé au thriller sur le campus avec Crimes à Oxford sur le sol britannique. Une tentative plutôt sympathique bien que légèrement prévisible. Hipotesis se devait donc de faire mieux et avec l’excellent Ricardo Darin (El Chino, Dans ses yeux), qui retrouvait le réalisateur de Dans ses Yeux, on pouvait donc s’attendre à quelque chose de piquant mais aussi de très psychologique. Si la psychologie du personnage semble travaillée et bien brossée, tout est malheureusement un poil trop prévisible à mon goût. Les tiroirs ouverts tout au long du film, sensés révéler petit à petit les traumatismes du héros, des éléments de l’enquête, etc. finissent par devenir redondant par rapport à ce que l’on a déjà pu voir ailleurs dans ce même registre. Je suis donc logiquement très déçu, d’autant plus que j’avais envie d’être surpris par le dénouement qui finalement est un peu trop défraîchi et ne parvient pas à être suffisamment malin tant la manière dont il est amené est assez grossière. Du coup, la grande star de Hipotesis ce n’est pas Ricardo Darin mais bel et bien le jeune Alberto Ammann dont la prestation est à glacer le sang.

Roberto Bermudez, spécialiste du droit pénal, est convaincu que l'un de ses meilleurs élèves est l'auteur d'un meurtre brutal qui a eu lieu à la Faculté de droit. Déterminé à découvrir la vérité sur ce crime, il se lance dans une enquête qui va peu à peu devenir une obsession.

Au départ, le film tente de partir sur des bases très classiques. Celle du thriller de campus avec un professeur non pas en criminologie mais en droit pénal. La différence est maigre puisque de toute façon le droit pénal n’est pas intéressant dans Hipotesis. Le plus intéressant ce sont les personnages et la manière dont ceux-ci sont développés. Cela manque cruellement d’entrain et le film perd rapidement de sa superbe quand son héros se retrouve embourbé dans sa psychologie de comptoir pas toujours très bien écrite et développée. Le duo psychologique aurait cependant pu être bien plus passionnant, notamment car le duo d’acteur est vraiment bon. C’est même ce qui porte ce film un peu plus loin que le simple thriller de base un peu ennuyeux sur les bords. Car Hernan Goldfrid, bien qu’intéressant dans sa manière de traiter son objet, ne cesse de faire dans les manières les plus ennuyeuses, avec des effets de style qui finalement n’apportent rien du tout au film si ce n’est l’impression que ce visuel faussement travaillé cache donc la vacuité d’un scénario en manque cruel de choses à nous raconter. Car oui, une fois passé la première demi-heure et donc la première partie de l’enquête et l’exposition des personnages, il faut attendre que quelques duels viennent réveiller le spectateur.

Du coup, malgré avec une bonne idée, Hipotesis se prend les pieds dans le tapis et finit par tomber. La chute était de toute façon inévitable en faisant quelque chose d’aussi mécanique. Je vais aussi faire une impasse sur toutes les incohérences du récit qui n’apportent rien de bien intéressant à la machine. Bien au contraire, Hipotesis aurait probablement mérité un traitement mécanique assumé. Au moins on aurait pu comprendre le film et ne pas y voir un objet aussi ambigu qu’ennuyeux, cherchant à chaque plan à tenter de sublimer quelque chose alors que l’histoire est tout simplement creuse. Le duel qu’il y a entre les deux acteurs principaux aurait lui aussi pu être réellement intéressant mais il n’en est rien. Bien au contraire, le film s’est trop perdu et le spectateur en a perdu le fil (ou l’envie de suivre). Je suis tout de même resté jusqu’au bout, peut-être par peur de louper une bonne fin mais il n’en est rien. Cette fin, aussi peu surprenante que le reste du film semble cocher toutes les cases d’un polar de campus tout ce qu’il y a de plus classique, sans la maîtrise qu’il aurait peut-être mérité.

Note : 3/10. En bref, ennuyeux et ronflant. Dommage.

Date de sortie : 12 février 2014


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