Sur un marché océanien particulièrement dynamique, Westpac multiplie les expériences d'innovation ouverte, en cherchant à chaque fois à adopter une approche différente de la précédente. Après deux variantes de concours d'applications mobiles, la banque choisit maintenant de privilégier une cible professionnelle beaucoup plus spécifique.
Ainsi, le défi de ce nouveau « Westpac Innovation Challenge » est lancé par la division australienne de l'établissement aux startups locales, autour du thème de l'immobilier. Les participants sont donc invités à proposer les futures solutions qui permettront de réinventer les métiers du secteur, actuellement en plein développement dans la région. Les projets soumis n'ont pas nécessairement à être spécialisés : il suffit de convaincre le jury de la pertinence de leur application au domaine immobilier.
A la clé pour le vainqueur du concours, qui sera sélectionné parmi 5 finalistes sur la valeur disruptive qu'il apporte au marché, un prix de 40 000 dollars et un accompagnement de 6 mois au sein de la structure d'accélération du partenaire de l'opération, BlueChilli. Les idées proposées peuvent en être aussi bien au stade du simple concept que de l'ébauche d'un produit ou même de l'expérimentation pilote, l'objectif est bien, dans tous les cas, d'aboutir à une solution opérationnelle en fin de parcours.
Les pistes qu'évoquent les organisateurs montrent la variété des réponses qu'ils attendent : utilisation du mobile, éventuellement accompagné de technologies émergentes tels que les « beacons », intégration des services financiers (tout de même !) dans la chaîne de valeur, mise en œuvre d'approches ludiques, exploitation des réseaux sociaux, nouveaux modèles d'analyses de données… Il ne fait aucun doute que toutes les grandes tendances du moment peuvent avoir un impact sur le secteur de l'immobilier…
L'ambition affichée par Westpac, avec ce qui est présenté comme le début d'une série de compétitions, est de pouvoir offrir des solutions différenciatrices aux entreprises, dans l'immobilier aujourd'hui, dans d'autres domaines demain. Il s'agit donc d'apporter une réponse originale aux exigences croissantes des clients pour des services toujours plus riches et mieux intégrés. Et, plus que dans tout autre modèle d'innovation, celui-ci ne peut naturellement être appréhendé qu'à travers le recours à des talents extérieurs.
Plus profondément, la stratégie est aussi de préparer la banque à une nouvelle ère, dans laquelle les services financiers ne représenteront peut-être plus le cœur de son activité. Les prémices d'une telle révolution ont déjà été esquissés – en Australie et autour de l'immobilier (est-ce une coïncidence ?) – dans les services aux particuliers, avec des applications mobiles de recherche de logement. La même logique ne devrait-elle pas commencer à être appliquée aux clientèles d'entreprises ?