Nicolas Sarkozy, le retour attendu" border="0" title="POLITIQUE > Nicolas Sarkozy, le retour attendu" />
Nicolas Sarkozy I ©France2
Après les réseaux sociaux, la télévision : Nicolas Sarkozy a signé le deuxième acte de son retour en s'adressant directement aux Français sur France 2.L'interview a duré ¾ d’heure, laissant largement le temps à l'ancien président de la République d'expliquer pourquoi il revient. La partie est délicate. Il lui faut convaincre des Français sceptiques -selon un sondage CSA pour BFMTV, six sur dix désapprouvent sa décision de briguer la présidence de l'UMP- mais aussi et d’abord son propre camp, qu'il est l'homme idéal pour revigorer un parti déboussolé par ses conflits internes. Sur France 2, hier soir, responsable, déterminé, parfois agacé envers le journaliste Laurent Delahousse, l’ancien Président a tendu la main à ses rivaux, tout en se plaçant en chef : "J’aurai besoin d’Alain Juppé et de François Fillon". Il leur a fait une concession : "Je n’ai pas peur de la primaire". Comme dans sa tribune sur Facebook, il revient par devoir, propose de bâtir un parti pour rassembler au-delà des clivages droite-centre-gauche, pour ceux qui ont voté pour lui, mais aussi "les déçus de François Hollande dont il ne reste que l’anaphore, [moi Président]", ou encore ceux qui refusent "l’isolement proposé par Mme le Pen".
Nicolas Sarkozy a surtout tenté de convaincre qu’il avait changé. Il a commencé par un mea culpa sur son bilan et sa campagne. "Si j’ai perdu, c’était ma responsabilité ; j’ai pu blesser les gens en prenant certaines expressions. Au lieu de résoudre le problème, ça le complique. J’ai mûri : l’âge apporte peut-être un peu moins d’énergie mais plus de sagesse, de recul". Il a exécuté clairement en direct le conseiller occulte Patrick Buisson, inspirateur du programme très droitier de 2012, celui qui enregistrait des conversations privées. "Dans ma vie politique, j’en ai connu des trahisons, mais comme celle-là…".
L’interview s’est achevée par une proposition concrète, l’utilisation du référendum : "C’est la clé pour trancher les grandes questions, pour éviter le blocage des corps intermédiaires qui barrent le pays et les réformes, parce qu’ils ne voient que leurs intérêts", estime l’ancien Président. Jeudi, Nicolas Sarkozy tiendra son premier meeting de campagne, à Lambersart (Nord). De nombreux autres rassemblements devraient suivre d'ici au 29 novembre, date de l'élection via le web du nouveau patron de l'UMP. S'il n'a pas eu l'intention d'annoncer qu'il est candidat à la présidentielle, "ce sera un autre temps", assure-t-il sans nul ne doute. A ce jour, la question n'est pas de savoir qui peut battre François Hollande, mais plutôt comment rassurer les Français sur le plan politique, économique, et social. Nicolas Sarkozy veut se montrer avant tout préoccupé de refonder le parti qu'il a déjà présidé, de 2004 à 2007.FG