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Les colères de "la France qui se lève tôt"

Publié le 22 mai 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Jeudi, 22 Mai 2008 17:08        L’éditorial de Daniel RIOT   La grogne sociale existe dans tous les pays d’Europe. Plus ou moins. Avec des colères, des SOS, des inquiétudes, des mécontentements, qui se manifestent sous différentes formes. Logique : le niveau de vie n’est pas ce qu’il devrait être. Et les signaux d’alerte envoyés depuis longtemps par la Confédération européenne des syndicats ne sont pas suffisamment entendus par les responsables politiques nationaux.

En France, ces coups de colère sont plus spectaculaires que dans la plupart des autres pays comparables. Non parce que les réformes amorcées "dérangent" : les Français ne sont pas moins ouverts aux vraies réformes que d’autres…. Mais parce que les procédures de concertation ne sont pas satisfaisantes, parce que les syndicats ne sont pas assez représentatifs, parce que les sentiments d’injustice et les inégalités ont fait des bonds peu supportables et parce que le décalage est trop grand entre les promesses faites et les résultats des politiques menées.

C’est "la France qui se lève tôt" qui manifeste aujourd’hui en masse. C’est la "France qui voudrait travailler plus pour gagner plus" mais qui gagne de moins en moins en travaillant dans des conditions de plus en plus stressantes. Et qui voit sans cesse "gagner plus" ceux qui font travailler …leur argent (ou celui des autres). Ce ne sont pas là des appréciations de "gaucho", comme je l’entends déjà siffler à mes oreilles, mais des constats faits à partir d’études sérieuses variées qui se recoupent

Point un : la situation financière de la France n’est pas digne d’un pays qui veut conserver une position influente en Europe et dans le monde, mais l’activité économique n’est pas mauvaise. Le réel est moins négatif que le ressenti. Et le "point de croissance qui manque" ne fait pas défaut par déficit de productivité ou de travail mais par excès de frein administratifs, bureaucratiques, fiscaux

Point deux : ce ne sont pas les réformes qui sont rejetées en tant que telles, mais ce sont les …absences de vraies réformes, réelles, profondes. Celles qui nous permettraient de libérer les énergies et les dynamismes. Avec des banques qui puissent renouer avec leur vocation d’accélérateurs d’activité et non de briseurs d’initiatives. Avec des PME qui soient, à l’image de ce qui se passe Outre-Rhin, des fers de lance de la croissance. Avec un artisanat et un commerce soutenu et non bridé. Avec moins non de fonctionnaires (dans certains secteurs, il en faudrait plus !), mais d’esprit fonctionnaire, cet étrange mélange qui rappelle à la fois Kafka et Courteline et qui favorise la domination des confréries des "petits chefs" formatés pour faire de leur docilité la vertu dans leur docilité des "petites chefferies" stérilisante. Les vraies réformes, les vraies "ruptures", c’est celles-là et non celles qui consistent à alimenter une inflation législative déjà indigeste…ou à casser de bons outils au lieu de les améliorer.

Ne réservons le mot "réforme" qu’à ce qui change vraiment les choses, et pas à la moindre initiative plus conjoncturelle que structurelle. Ce serait là une …réforme préalable aux autres !

Cela dit, Sarkozy et son gouvernement auraient tort de ne pas considérer les manifestations d’aujourd’hui avec sérieux. Si un "service minimum" n’est pas assuré en termes de crédibilité et de confiance au sommet de l’Etat, ce n’est pas qu’un "printemps chaud" qui menace…

Prendre au sérieux ne signifie évidemment pas parer au plus pressé en donnant satisfaction à toutes les demandes sectorielles voire corporatistes qui s’additionnent (et parfois se contredisent). Ou en cédant aux humeurs changeantes d’une majorité en pleine cacophonie sur nombre de questions. Dans cette tempête, Nicolas Sarkozy a mis en place un dispositif très centralisé à l'Elysée. Il s’est mis lui-même en première ligne. Sans fusible.

Daniel RIOT     Commentaires (0)

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