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Ma play list du marathon de Berlin 2014

Publié le 24 septembre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Ma play list pour le marathon de Berlin est new vintage. Triste. Et angoissée. Avec de l’envie aussi. Et pleine d’une étoile dans ma tête.

Elle flatte mon goût de l’échec dont je suis si friand (si vous avez manqué ce bijou télévisuel, UN JOUR UN DESTIN consacré à Jean Rochefort, c’est que vous avez raté votre vie).

ACHTUNG, c’est du lourd, certaines chansons ne me quittent pas depuis plus de 20 ans, d’autres viennent d’entrer dans mon histoire, certaines sont de passage.

Comme celle du départ, Strasse des 17 juni, je suis content d’être là, j’ai trouvé mon sas, miracle à Berlin, y’a du monde, des nuages, il fait gris, doux, sans vent, je rêve, A SKY FULL OF STARS, je suis le Rémi Bricka (clic) des tubes Overstim’s, des pompes Mizuno et du tee-shirt Under Amour…

On démarre, je cours, la meute à mes trousses, je vole, je vole, ça dure 200m, back to reality, les puls s’emballent, ouhouhou, ‘Cause in a sky, ’cause in a sky full of stars I think I saw you, dans 5 bornes je saurai comment vont se passer les premiers 20 kilomètres,  je serai alors tout près de Kleine Tiergarten, je serai rock français, insouciant, inconscient, mon côté féminin sans doute, ou plus sûrement les endorphines…Mais moi j’aimerais vraiment pouvoir abandonner mon Moulinex,  Devenir unisexe, Pour savoir cracher, Fumer toute la journée, Marcher tout en sifflant, Porter des pantalons ….

Le semi, Goebenstrasse, 21 bornes, déjà, seulement, la fin est si loin, jamais si proche pourtant, je suis déjà passé par le MITTE, le quartier où on loge avec Mel, l’hôtel Mercure Checkpoint Charlie (clic), 550€ à 2 prix pour 3 nuits speZZZZial marathon de Berlin 2014. Le semi-marathon, Here’s my station, Souffle saccadé, Voilà qui laisse deviner, que tout se décide cide cide, tout se décide cide cide….

22, 23, 24, 25, 26, 27,28ème km, Lentzeallée, les jambes deviennent lourdes, lourdes, lourdes, début du dialogue qui s’annonce difficile entre ma tête et mes quadriceps… Quelqu’un m’a demandé juste hier après-midi Si je me souvenais de toi… ouais ouais, je me souviens des allures d’entraînement mais là on est dans la vraie vie, le 30ème approche, ça fait mal…


CHRISTINE AND THE QUEENS – Photos Souvenirs… par LeMouv

32ème, 35ème km, Kurfurstendamm, Breitscheidplatz, le dialogue s’emballe, je suis dans le hard, on ne se comprend plus, ma tête, mes jambes, mon corps et moi, ce moment fatal où je ne sais plus qui je suis ni pourquoi je cours le marathon de Berlin 2014. Qui prend le pouvoir dans mon moi intérieur ? ma tête, mes jambes, se parlent entre elles, se renvoient l’effort, Ça n’a rien à voir avec toi et moi, Y a des choses qui restent comme ça, Tu te trompes d’histoire à notre sujet…

T’as pas le droit d’avoir moins mal que moi, ta douleur à ma douleur se doit d’être égale… si j’ai mal c’est pas normal que tu aies moins mal que moi... l’échange impossible tout au fond de mon ICH confine aux reproches, pourtant j’y suis presque, le 37ème, le 38ème, le 39ème, le 40ème km… Postadamer Platz, Leipziger Strasse

La porte de Brandenburg, l’arrivée est là, tout près, juste à portée de jambes, le marathon de Berlin 2014 est fini, tant pis, tant mieux, je reste tout seul au milieu de la foule des bipèdes qui croient encore que le marathon peut changer une vie, 2 mois d’entraînement tout ça pour ça, tout ça pour rien, tout ça pour lui, aussi, il est là, quelque part, forcément il est là, Enzo, là-haut, là-bas, j’embrasse son bracelet jaune une dernière fois, … Ouais, vienne la nuit, Que tu me reviennes toi sur l’autre rive !

Et puis finalement, la suite au prochain épisode. Parce qu’il le vaut bien.

Le parcours interactif du marathon de Berlin est ici (clic).


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