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SANTÉ / MONDE > L’OMD et l’IRACM s’attaquent à l’invasion alarmante de médicaments contrefaits en Afrique

Publié le 24 septembre 2014 par Fab @fabrice_gil

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Médicaments contrefaits ©Reuters

La sécurité et la santé des populations africaines sont gravement menacées par l’invasion de produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits, notamment contre le virus d’Ebola. Face à la progression de ce trafic, les douanes sont en première ligne pour stopper les importations illégales.
Qu'est-ce qui rapporte 10 fois plus que la fausse monnaie ? 20 fois plus que le trafic de drogue ? Réponse : la contrefaçon de médicaments. Un marché qui a doublé entre 2005 et 2010, pour atteindre en 2013 la somme de $75Mds dans le monde ; Alors que dans le même temps, l'industrie du médicament, la vraie, ne progresse que de 35 %. Ces chiffres alarmants sont issus d'un rapport très complet de l'Institut de recherche anti contrefaçon de médicaments (IRACM). Ce phénomène démontre le caractère incroyablement hétéroclite d'une nouvelle forme de délinquance en col blanc "dont les motivations sont avant tout économiques, et non politiques", rappelle l’ancien magistrat Bernard Leroy, Directeur de l’Institut anti-contrefaçon. Du sirop contre la toux contenant de l'antigel (84 décès au Nigeria en 2009) aux traitements contre le paludisme à base de "rien" (700 000 morts/an), en passant par les faux Viagra, l'imagination des contrefacteurs se révèle sans limites. Sous-dosage, modification de l'emballage, copie non conforme du principe actif, erreurs volontaires sur la provenance des excipients... tout y passe. Et aucune pathologie - cancer, sida, hypertension, diabète, virus d’Ebola - n'échappe à ces trafics. Au total, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 1 médicament sur 3 serait contrefait dans les pays africains, et le monde occidental n'est pas non plus épargné. Avec le développement d'Internet et du commerce en ligne, cette industrie lucrative a facilement prospéré, d’autant qu’il n'y a nul besoin de grosses structures mafieuses pour écouler de faux médicaments. "Une bonne connexion informatique, la mise en relation avec des réseaux indiens ou chinois et quelques pharmacies peu regardantes suffisent", explique Kunio Mikuyira, Secrétaire Général de l’Organisation Mondial des Douanes (OMD).
Alarmant, une opération d'envergure de l'OMD baptisée "Biyela 2" (encerclement en zoulou), a permis l'interception, ce printemps, de 113 millions de médicaments illicites. Les résultats des saisies, entre fin mai et début juin, dans quinze ports maritimes d'Afrique de l'Est, de l'Ouest et du Sud, ont été présentés lundi à Paris par l'Organisme douaniers et l’Institut anti-contrefaçon. "Le nombre d'interceptions réalisées durant cette opération démontre une fois encore l'ampleur du fléau des produits pharmaceutiques illicites et contrefaits en Afrique. La réponse tient en un mot: une coopération renforcée", commente M. Mikuriya. "Le coût élevé des médicaments vendus en pharmacie, la tradition du marché de rue, véritable aspirateur du trafic international, et l'absence de législation dissuasive pour les trafiquants au-delà de simples amendes ou de faibles peines de prison", font de l'Afrique un terreau idéal, souligne Bernard Leroy.
Si la France reste une zone "protégée" en Europe grâce à la qualité de son système de santé, à la solidité de la réglementation régissant les activités pharmaceutiques, en raison du système de remboursement des médicaments de prescription, des menaces se font jour néanmoins. Une quarantaine de cas de problèmes de pharmacovigilance liés à la prise de médicaments achetés via Internet ont été déclarés à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Sur 38 cas recensés, 11 concernaient des achats de produits amaigrissants, 3 des anabolisants stéroïdiens, 8 des produits stimulants ou défatigants, notamment à base d'hormones. A noter : plus de la moitié des médicaments saisis à l’échelle mondiale appartiennent à la famille des traitements de première nécessité (antalgiques, anti-inflammatoires, antibiotiques).FG

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