L'autre jour j'écoutais Christian Kozar parler des aventures de sa vie. Une vie qui lui a fait rencontrer, parmi d'autres, des Kanaks qui voulaient lui trancher la tête et des banquiers polonais qui voulaient lui couper les vivres (il dirigeait alors Canal+ Pologne).
Ce qui m'a surpris, c'est qu'à chaque fois il n'a pas fait ce que prescrivait la société. Et c'est ce qui l'a sauvé. Sa devise d'ancien militaire est, d'ailleurs, qu'il ne faut jamais suivre le manuel, puisque, alors, on fait une cible idéale. C'est le principe de la "bécasse". La bécasse ne vole pas droit. Elle est imprévisible. Et pourtant elle atteint son objectif. Et c'est pour cela qu'elle l'atteint. Une bécasse prévisible est une bécasse morte.
J'ai pensé qu'il matérialisait l'idéal des Lumières, et peut-être aussi celui des nobles. L'idéal de l'homme libre, qui pense par lui-même. Mais, comment, alors, prendre une juste décision ? Réponse : "zone grise". Au fond de soi, dans son inconscient, il y a la solution.
Ce qui n'est peut-être pas la réponse qu'attendaient les Lumières. Pour elles, c'était la raison qui devait nous sauver. Et si l'homme libre était celui qui sait chercher dans son inconscient une marche à suivre que sa raison lui permettra de valider, et d'expliquer ? N'est-ce pas, d'ailleurs, comme cela que fonctionne une démonstration de mathématiques ?