Un stress psychologique sur un surpoids suffit à déclencher une inflammation plus sévère, révèle cette étude américaine. Car surpoids et inflammation sont déjà intimement liés: être en surpoids ou obèse, c’est donc aussi être à risque plus élevé de maladies liées au stress comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et le cancer. Des conclusions, publiées dans la revue Brain, Behavior and Immunity qui contribuent à mieux expliquer le développement des comorbidités de l’obésité.
On sait que le stress psychologique peut déclencher des réactions biologiques similaires aux effets de la maladie dont l’inflammation. Que les personnes en surpoids et obèses sont à risque accru de développer toute une gamme de maladies. Les auteurs ont fait l’hypothèse que ce risque accru peut être lié en partie des réactions inadaptées au stress, via une inflammation de bas grade accrue. Car si l’inflammation fait partie dans une certaine mesure de la réponse immunitaire normale, associée aussi de manière latente au surpoids, elle peut sous l’effet d’un stress psychologique devenir sévère ou incontrôlée et finir par contribuer au développement de maladies chroniques.
L’étude a donc mesuré les niveaux d’inflammation via les niveaux d’interleukine-6 (IL-6) dans le sang, les niveaux de l’hormone de stress cortisol dans la salive, et évalué les niveaux de stress psychologique via 2 tests, chez 77 participants globalement en bonne santé, de poids normal, en surpoids ou obèses. L’analyse montre que,
· L’exposition au stress psychologique entraine bien une hausse significative du cortisol et de l’IL-6
· une exposition répétée est liée avec une accoutumance (niveaux de cortisol et d’IL-6 plus stables), mais dans une moindre mesure en cas d’adiposité élevée,
· ainsi, chez les participants en surpoids, l’exposition répétée au stress entraine un doublement des niveaux d’IL-6, vs presque aucun changement chez les participants de poids normal.
· la relation entre l’IMC et les niveaux d’IL-6 est linéaire.
Les personnes à forte adiposité ont donc une moindre capacité d’accoutumance au stress aigu répété. Chaque pourcentage supplémentaire de graisse corporelle augmente la sensibilité à l’inflammation. Ces résultats mettent ainsi en évidence des modèles de réponse inflammatoire au stress chez les personnes en surpoids, qui, en raison de niveaux plus élevés de médiateurs inflammatoires, ont un risque accru de comorbidités liées à l’obésité.
Source: Brain, Behavior and Immunity 5 August 2014 DOI: 10.1016/j.bbi.2014.07.018 Measures of adiposity predict interleukin-6 responses to repeated psychosocial stress (Visuel © Monkey Business – Fotolia.com)
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