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Critique Ciné : Brèves de Comptoir, anecdotes sur anecdotes

Publié le 26 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Brèves de Comptoir // De Jean-Michel Ribes. Avec Chantal Neuwirth, Didier Bénureau et Christian Pereira.


A la base, Brèves de Comptoir est un recueil d’anecdotes recueillies aux comptoirs de cafés et bistrots français par un journaliste de chez Hara Kiri : Jean-Marie Gourio. Jean-Michel Ribes, qui aime déjà plus ou moins le film d’anecdotes (Musée Haut, Musée Bas en 2007) revient ici avec Brèves de Comptoir. J’avais complètement détesté son précédent film et malheureusement ce n’est pas avec ce nouveau que je vais réussir à l’apprécier. La bande annonce m’avait rendu curieux de découvrir ce que cela pouvait réellement donner sur 1h40 (oui, tout de même). Et le problème c’est que l’on s’ennuie terriblement car la plupart des bonnes lignes de dialogues sont … dans la bande annonce et pour un film comme celui-ci, je pense que c’est un sérieux problème. J’avais envie de voir quelque chose de légèrement différent, de plus amusant tout en se moquant plus ou moins des carcans de la vie d’un café ou bistrot français. Cela casse donc du sucre sur tous les sujets possibles et imaginables et le film donne l’impression qu’il balance du dialogue pas toujours inspiré au kilomètre. J’ai bien conscience du fait que ce film est sensé être des bribes de choses, des anecdotes mais du coup, à l’issue c’est pathétique et particulièrement creux car cela ne raconte rien du tout.

Une journée de la vie du Café L’Hirondelle, sur une petite place de banlieue, en face d’un cimetière. De l’ouverture à 6h30 du matin jusqu’à la fermeture à 22h30, les clients entrent, boivent, parlent, sortent, rerentrent, re-boivent et reparlent de plus belle. Ils composent un drôle d’opéra parlé, une musique tendre et cocasse, un cantique de pensées frappées au coin du plaisir d’être ensemble, un verre de vin blanc à la main. Le génie populaire danse.

Brèves de Comptoir est donc pile poil ce qu’il ne fallait pas faire avec un tel recueil. Le film veut certainement caser un maximum de ces anecdotes et en faire un truc complètement absurde où le dialogue est débité comme le patron débite des boissons à ses clients. Entre les vins blancs, les liqueurs de poire, les demis (ou les « entiers » - je dois être trop jeune pour comprendre, moi j’appelle ça une pinte -), les portos et les Ricard (attention, « le Pastis c’est pour les vacances et le Ricard pour le travail ») on ne sait donc plus où donner de la tête. Mais en plus de ça, le scénario est donc atrophié par le fait qu’il ne raconte presque rien et qu’il divague dans tous les sens. Ce qui est sympathique en livre n’est pas toujours bon dans un film. Et je pense qu’enchaîner les citations (parfois même en les répétant « mieux vaut être belle et re-belle que moche et re-moche » plusieurs fois, cela tue aussi le principe même de la bonne petite vanne qui fonctionne et puis qui, une fois répétée, devient tout d’un coup terriblement décevante. Je sais bien que je n’attendais rien de spécial de la part de Brèves de Comptoir mais tout de même, j’attendais quelque chose de plus réussi.

Surtout que comme je le disais, la bande annonce servait plus ou moins bien mon envie et ma curiosité. Et puis le casting, globalement plutôt réussi, où tout le monde est très mal exploité. Que cela soit Laurent Gamelon, Chantal Neuwirth, Chevallier et Laspalès, et j’en passe et des meilleurs. Avec autant d’acteurs le film aurait clairement pu faire quelque chose de drôle et de complètement barré mais non, en plus d’être ennuyeux et peu amusant, on sent que ce qui partait d’une bonne idée termine sa course en pétard mouillé. A vouloir abuser de ses brèves, Jean-Michel Ribes trouve le moyen d’irriter le spectateur qui se demande bien pouvoir il a payer sa place pour voir une accumulation de choses qu’il aurait pu apprécier dans un livre qu’il lirait avant de partir au travail ou bien même dans un café tiens, ce ne serait pas bête je pense. Mais non, c’est un film noyé dans son propre vin et pour un film parlant pour la plupart d’alcoolique notoire c’est tout de même presque ironique. Comme quoi, même quand on attend quelque chose d’une comédie française on a de quoi être terriblement déçus.

Note : 1/10. En bref, ce qui aurait pu être un bon film devient rapidement bourratif. A apprécier bourré je suppose.


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