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Desperate Housewives : bilan saison 4

Publié le 22 mai 2008 par Red

Avant de débuter l'article, sachez que celui-ci contient évidemment des spoilers sur la saison 4 (et un peu des précédentes) de la série. Vous vous engagez donc dans la lecture à vos risques et périls.

desperatehousewives
Desperate Housewives saison 4. Que dire? Eh bien à l'instar du précédent, ce quatrième volet des DHW est très hétérogène dans sa qualité. Sans crier au miracle, elle avait pourtant bien commencé même si tout le côté satirique et forcé de la série avait disparu. La série est devenue un soap vulgaire, enchaînant les facilités scénaristiques les unes après les autres en se foutant de la gueule de ses téléspectateurs sur le passage. L'intrigue mystère de la saison souffre du syndrôme de la redondance, c'est-à-dire que tout est prévisible mais surtout présenté de manière très clichée et sans saveur. Katherine Mayfair était présentée comme étant un personnage à fort potentiel mais son côté figé devenait détraquant. Sa fille Dylan, n'en parlons même pas. C'est le cliché de la fille naïve et superficielle au possible. Les intrigues proposées sous le toit des nouveaux voisins paraissaient peu naturelles, ridicules à certains moments (dès l'arrivée de Wayne qui lui aussi est la caricature type du méchant malheureusement pour eux peu crédible). Le mystère a en tout cas réussi sur un point: il a bien suivi la dégression de qualité de la saison en général. C'était intriguant au départ, mais l'impression d'improvisation des scénaristes était plus que flagrante et le retour au travail après la fameuse grève des scénaristes a été laborieux puisque le développement était tout ce qu'il y a de plus irrégulier. Cette saison quatre est également dans la continuité de la précédente dans le sens où, là où les storylines étabiles tout au long du troisième chapitre étaient pauvres d'intérêt et dignes d'un soap traditionnel et banal, ce ne sont pas les intrigues qui souffrent cette année mais les personnages. Le relâchement presque naturel des scénaristes à la mi-saison a engendré une décadence poussée, provocatrice et incohérente qui a fait de ce qui étaient les pièces maîtresses de la série des figurines extrêmement prétentieuses, antipathiques et froides.

Chaque saison s'est trouvée un nouveau caractère. La première était posée sous le signe de la satire sociale, ponctuée par des hyperboles des péripéties dramatiques de 4 personnages principaux ayant toutes un point en commun : elles sont désespérées. La deuxième saison, bien qu'étant peu passionnante, froide, manquant d'équilibre et de second degré dans sa globalité a eu le mérite de faire développer les personnages à l'instar de Skins qui a suivi presque le même schéma des deux premières saisons de DH. La troisième est clairement pauvre de sens malgré un lancement plutôt réussi. La descente aux enfers de la série a été marquée par le départ de Marcia Cross qui a forcé les scénaristes à improviser à nouveau, en proposant des intrigues peu travaillées, souvent mal écrites et maladroites dans l'ensemble. Une obsession était alors née pour les scénaristes: exagérer les retournements de situation pour préserver son public et innover le concept de la série, devenu peut-être trop répétitif à leur goût quitte à rendre les personnages et intrigues peu crédibles.

Ce syndrôme est l'exemple parfait de l'échec pointu des développements de personnages effectués cette année. Aucun mais alors aucun personnage n'a gagné en profondeur; là où certaines séries ont l'intelligence de faire évoluer leurs personnages de manière réfléchie et délibérée, ceux de DH s'en foutent complètement de tout ça et optent pour l'option facile et passive: à la vue des épisodes proposés dernièrement (414, 415), aucune décision n'est calculée, les intrigues décrédibilisent complètement les personnages (principaux qui plus est). Lynette et Bree sont devenues des personnages caricaturaux et superficiels, Susan et Gabrielle restent fidèles à elles-mêmes ce qui fait qu'on les apprécie plus quand Bree et Lynette subissent l'appauvrissement de la plume des scénaristes. On a également eu des twists mal gérés comme le cancer de Lynette, présenté de manière superficielle et complètement dénuée de profondeur. Le concept de priorités n'est pas acquis, la série ne sait plus quoi privilégier et même un sujet grave comme le cancer est traîté sous fond de comédie, c'est ridicule mais aussi désolant. Encore un exemple du manque de professionnalisme frappant qui a touché la santé de la quatrième saison.

Désormais les scénaristes n'ont plus qu'une seule ambition : multiplier les incohérences, retournements de situations et cliffhangers tirés par les cheveux pour satisfaire son public tout en oubliant la signature réaliste qui a caractérisé la série dans ses premiers jours. Certains aimeront, d'autres moins. Evidemment, si l'on se lance dans la série dès la saison 4, ça passe beaucoup mieux mais quand on sait ce que la série est capable de faire, on sent qu'on passe à côté d'énormément de possibilités et de traitements beaucoup moins préjudiciables pour la réputation que l'on peut faire de cette production. Le flashforward qui emporte le téléspectateur 5 ans dans le futur est une énième preuve du manque d'originalité des scénaristes à ce stade-là de son évolution. Les scénaristes se donnent beaucoup trop de liberté et oublient tous les points capitaux qui contribuent à la qualité de l'écriture d'une série, de son évolution (il s'agit plutôt de dégression dans le cas de DH) et d'un épisode dans un cadre plus précis. La saison manque de justesse, les dynamiques entre les personnages sont beaucoup moins soignées et la gestion du fil rouge est maladroite. Les scénaristes sont visiblement devenus allergiques à la simplicité et la sobriété qui ont discrètement contribué au succès des premiers épisodes de la saison 4.

La facilité caractérise vraiment ce quatrième chapitre puisque la manière de se débarasser des personnages inutiles est de nouveau très maladroite. Vous vous souvenez de comment les scénaristes ont expédié le personnage de Victor ? Silvia (la maîtresse d'Adam) dans la tornade ? Ida ? L'épisode 410 est un exemple du foutage de gueule monumental exercé par les scénaristes envers les fans de la série. La publicité faite autour de l'épisode 409 dit spécial aura été complètement sans intérêt pour la série, sauf au niveau des audiences avec une montée d'audience considérable pendant cette période. La série est avant tout un produit commercial, voulant attirer les foules et faire parler d'elle comme tout blockbuster habituel.


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