En parallèle de leurs plateformes respectives de e-santé, (SAMI, HealthKit et Google Fit) Samsung, Apple et Google investissent massivement dans le créneau des objets connectés santé.
Dernier phénomène en date, avec le lancement par Apple de son iWatch.
Point culminant et visible d’une période de plusieurs mois pendant laquelle ces divers acteurs de la nouvelle technologie se sont lancés dans une course frénétique tant au niveau du recrutement que des investissements financiers opérés.
Côté recrutement, notons le récent départ d’un membre du conseil d’administration de Roche, l’Américain Arthur Levinson, pour le poste de PDG de Calico, la société de Google dans la santé. Qui n’est pas sans rappeler les recrutements par Apple, il y a quelques mois de cela, de Roy J.E.M. Raymann (ex de Philips, un spécialiste du sommeil) et Marcelo Malini Lamego (chercheur dans le domaine des capteurs et du monitoring liés au domaine médical) pour élaborer notamment sa montre connectée.
Côté financier, en mai dernier, le géant coréen Samsung avait annoncé un investissement d’au moins 2 milliards de dollars dans la biopharmaceutique et les bio-similaires (des génériques de biomédicaments). Le dirigeant de cette division chez Samsung avait alors précisé que son groupe visait à long terme la place de numéro un de la santé. A titre d’exemple de cette volonté de s’imposer dans le domaine de la e-santé, le développement d’application comme celle dédiée à la maladie d’d’Alzheimer : Backup Memory project. Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture de cet article sur le blog de l’incontournable Rémy Teston .
Même Microsoft compte bien se lancer à l’assaut du marché des objets connectés, avec l’annonce de prochain système d’exploitation Windows 9, qui sera décliné sur toutes catégories de terminaux, incluant les objets connectés. Espérant ainsi, rivaliser avec Google et sa version de son système d’exploitation Android dédiée aux objets connectés, Android Wear.
Mais ces géants du numérique ne sont pas les seuls à se présenter sur ce marché. Ils sont désormais, rejoints par des industriels.
Les objets connectés en santé attirent les industriels
Même envie du côté des constructeurs, à l’image de Dell, qui vient d’annoncer la prochaine ouverture de son laboratoire dédié à l’Internet des Objets, nommé « Dell Internet of Things Lab ». le but étant d’attirer les clients du groupe et les faire réfléchir sur de nouvelles applications du quotidien. Gageons que le domaine de la santé ne soit pas écarté de leurs souhaits.
D’autres acteurs industriels sont déjà en situation de présenter leur réalisation :
Philips avec PulseRelief et BlueTouch, cliquez ici pour en savoir plus.
Epson avec Pulsense et Runsense, cliquez ici pour en savoir plus.
Terraillon avec Tensio et TensioScreen, cliquez ici pour en savoir plus.
Philips et son appli mobile eCareCompanion, cliquez ici pour en savoir plus.
Des réalisations en télémédecine et é-santé sont également proposé. Par Toshiba France et son projet de télémédecine Déméter, testé dans le Bas-Rhin et qui vise à maintenir les personnes âgées à leur domicile. A l’aide de télévisions connectées à internet ou de tablettes interactives, l’objectif est d’aider la personne âgée et de faciliter le travail de l’ensemble des intervenants au domicile, via un dossier médico-social partagé.
Du côté du bien-être et du sport, les fabricants sont également présents à l’image de Sony et son bracelet connecté SmartBand .
Même Decathlon via sa maison mère, Oxylane, multiplie les objets connectés. Parmi les divers capteurs permettant de mémoriser ces performances, citons le lecteur MP3 et coach d’entraînement pour la natation, Nabaiji ou le Arttengo Personal Coach, coach de tennis personnalisé. Combinés à l’inscription par le client, au site http://www.swimwith.nabaiji.com afin de remplir son profil et d’utiliser un logiciel spécifique (Onconnect), ces produits permettent ensuite de s’organiser son propre entraînement personnalisé, de suivre différents programmes de coaching, des programmes complémentaires sont ajoutés par Decathlon au fur et à mesure. La plateforme permet la consultation de l’ensemble de l’historique de ses entraînements, affiche des courbes de progression et facilite le partage de ses performances sur Facebook et Twitter.
Les capteurs quant à eux, permettent (pour le tennis par exemple) de mesurer la vitesse de son coup droit, la nature du coup (coup droit, revers ou service), la qualité de centrage, la vitesse du service, l’enregistrement des scores, le temps de jeu, le pourcentage de premier et de second service, le nombre de revers, de coups droits…
Le marché des objets connectés très prometteur
Il faut dire que les prévisions, concernant les objets connectés, sont au beau fixe. A l’image des derniers chiffres ne concernant que la France, annoncés par l’américain Cisco, selon lui, le pays devrait compter 59 millions d’internautes en 2018 et 444,6 millions d’appareils seront connectés au réseau (en augmentation de 74 % depuis 2013) soit 6,7 appareils connectés par habitant (4 par habitant en 2013). De quoi en effet, aiguiser bien des appétits !
Un dernier argument indiquant que cette tendance est en passe de devenir durable ? L’ouverture à la Défense, le 5 juin dernier, d’un magasin dédié aux objets connectés « Lick ».
Concernant spécifiquement le marché de la santé mobile et selon un rapport d’ABI research, c’est près de 100 millions d’objets connectés santé qui seront expédiés dans les 5 années à venir.
Un boom qu’explique très bien l’analyste de chez ABI Research, Jonathan Collins, « les données ont toujours été confinées dans des silos spécifiques à chaque applications, et donc à chaque fabricants. Les nouvelles plate-formes de cloud computing peuvent récupérer les données issus des objets connectés médical de différent fournisseurs et les partager de manière sécurisée avec les patients, professionnels de santé et payeurs, et cela va amener une plus forte adoption et donc davantage d’objets connectés santé sur le marché.»
De son côté, le cabinet Roland Berger table sur une croissance du marché de la e-santé en France à environ 3 milliards en 2017. Le nombre de patients dans le monde utilisant un système de monitoring connecté (à un ordinateur ou un téléphone portable) serait en croissance de 26% entre 2014 et 2017.
Quoi qu’il en soit, la multitude des acteurs autour des objets connectés fait naître la nécessité de faire converger l’ensemble des informations collectées faire un langage commun afin que ces divers objets et applications puisent communiquer entre eux. C’est tout l’enjeu de nouveaux acteurs et de consortiums qui se mettent en place. Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture de cet article.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?