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Marisol Touraine : "Oui, la gauche défend les familles"

Publié le 01 octobre 2014 par Letombe
Marisol Touraine :

À la recherche de l'union perdue, la droite a choisi d'indexer sa parole politique sur l'agenda de la Manif pour tous. « La Famille », ils n'ont rien fait pour elle lorsqu'ils étaient au pouvoir, mais ils osent aujourd'hui accuser la gauche de ne pas l'aimer. Ils ont trouvé une branche famille à l'équilibre en 2002 et l'ont laissée avec près de 3 milliards d'euros de déficit 10 ans plus tard, mais ils osent aujourd'hui nous donner des leçons de bonne gestion.

La gauche aime les familles. Et en amour, les simples déclarations ne suffisent pas. Il faut des preuves.

  • C'est ce Gouvernement de gauche qui a décidé d'augmenter de 25% l'allocation de rentrée scolaire, qui bénéficie à 3 millions de familles ;
  • C'est ce Gouvernement de gauche qui a décidé d'augmenter de 50% le complément familial, qui bénéficie à 385 000 familles de 3 enfants ou plus ;
  • C'est ce Gouvernement de gauche qui a décidé d'augmenter de 25% l'allocation de soutien familial, qui bénéficie à 737 000 familles monoparentales ;
  • C'est ce Gouvernement de gauche qui a décidé de relever le plafond de ressources de la CMU-C et de l'ACS, pour respectivement 306 000 et 244 000 bénéficiaires ;

Voilà des preuves concrètes, tangibles, qui montrent que la gauche n'a pas à rougir de sa politique familiale ! Cette politique, avec Laurence Rossignol, nous entendons la poursuivre résolument.

Faut-il pour autant ne rien changer ? Je ne le crois pas. N'en déplaise aux réactionnaires, les femmes travaillent, la société évolue, les familles se recomposent, et les familles monoparentales sont exposées à la pauvreté. La gauche a depuis longtemps intégré ces changements profonds de notre société. Parce que l'Histoire de la gauche, c'est celle de la solidarité, et que la solidarité nationale, en France, protège les familles.

La crise économique que connaît aujourd'hui l'Europe met en danger notre modèle social. Face à cela, il y a deux chemins possibles. Celui des libéraux d'abord, qui voient les déficits comme une inexorable fatalité ayant pour seul remède la liquidation de notre protection sociale. Celui des progressistes, ensuite, qui considèrent que c'est en réformant et en modernisant notre modèle social que nous parviendrons à le pérenniser.

Oui, cette modernisation nécessite des efforts, et qui peut croire qu'il est agréable de faire des économies ? Mais ces économies nous les faisons avec cohérence, pas à l'aveugle, ni au rabot.

Les allocations familiales sont aujourd'hui majorées lorsque l'enfant atteint 14 ans, alors même que les études comme le bon sens montrent que c'est en entrant au lycée qu'un enfant nécessite davantage de moyens financiers. Nous avons donc fait le choix de décaler cette majoration à 16 ans, parce que nous considérons que cette majoration a un sens.

La prime de naissance est aujourd'hui la même pour chaque enfant, quel que soit son rang. Or, l'arrivée du 2ème enfant et des suivants se traduit d'une part par le versement d'allocations familiales, et d'autre part par la possibilité de réutiliser le matériel acheté pour le 1er enfant. Nous avons donc fait le choix de la moduler en fonction du rang de l'enfant.

La loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes du 4 août 2014 vise à limiter les effets négatifs du congé parental : sa durée, qui est l'une des plus longues d'Europe, conduit à retirer du marché du travail les femmes, notamment les moins qualifiées. A compter du 1er janvier 2015, une période de congé sera réservée à chaque parent. Cette mesure permettra de promouvoir l'articulation entre vie familiale et vie professionnelle, puisque dans le même temps nous avons engagé la création de 275 000 solutions d'accueil pour les enfants de moins de 3 ans.

Oui, ces mesures permettent de faire des économies. Pour autant, l'universalité de la politique familiale, qui constitue le fondement du consensus républicain en faveur de cette politique, est maintenue. Pour autant, les familles les plus vulnérables continuent d'être soutenues de manière forte. Pour autant, les prestations familiales ne seront pas gelées. Pour autant, aucune famille ne verra diminuer le montant des prestations qu'elle reçoit aujourd'hui. Oui je le répète, aucune famille ne verra diminuer le montant des prestations qu'elle reçoit aujourd'hui.

Lutter contre les déficits, c'est ne laisser aucune prise à ceux qui veulent faire croire que notre modèle social est un fardeau. Moderniser notre politique familiale, c'est lui permettre de continuer, à l'avenir, à soutenir des millions de foyers. Cette politique familiale, elle est dans l'ADN de la France. Il nous appartient donc d'agir, dans la justice et l'efficacité, pour continuer à la faire vivre.

Marisol Touraine Devenez fan

Ministre des Affaires sociales et de la Santé et des droits des femmes

Marisol Touraine

Marisol Touraine

Élue dans la 3ème circonscription, qui va de Saint-Pierre-des-Corps à Tournon Saint-Pierre, en passant par Montbazon, Loches, Marisol TOURAINE est députée de l'Indre-et-Loire depuis 2007, apr...

http://www.huffingtonpost.fr/marisol-touraine/


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