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vendredi 2 octobre 2014, de la poudre aux moineaux

Par Cantabile @reimsavant

La journée passe encore une fois dans un silence relatif. Toutefois il est encore tombé quelques obus dans le quartier Cernay. La nuit quelques bruits de mitrailleuse au loin. Le recul de l’ennemi doit s’accentuer.

Gaston Dorigny

L'Eclaireur de l'Est, qui avait dû cesser sa publication par suite de dégâts considérables occasionnés par des obus, dans son immeuble, 11, rue du Cloître, reparaît aujourd'hui.

Il parle ainsi de e qui s'est produit au parc d'artillerie, mercredi dernier 30 septembre :

"De la poudre aux moineaux. En guise d'adieu (s'il pouvait être définitif !) les Allemands ont dirigé leur feu, avant-hier soir, sur ce qui fut, avant la guerre, le parc d'artillerie de Reims. Ce parc reçut un nombre très respectable d'obus, qui ne parvienrent à détruire que quelques centaines de vieilles cartouches à blanc, qui étaient devenues même inutilisables pour les exercices des sociétés de tir et de prépartaiotn militaire. Ce piteux exploit n'ajoutera rien à la glooire des soldats de Guillaume. En France, nous appelons cela : "Jeter de la poudre aux moineaux"

Le Courrier de la Champagne, de ce jour, annonce la nouvelle sur un autre ton, disant :

Deux obus tombent sur le parc d'artillerie qui est incendié. Anvant-hier soir, vers 6  heures, deux obus allemands venaient tomber sur le parc d'artillerie, route de Neufchâtel, déterminant un incendie dans les locaux de l'Arsenal. Il n'y avait là que de vieilles munitions et un lot de cartouchez servant au tirs d'instruction.

Le bruit intense produit par l'éclatement de ces munitions a provoqué la fuite des habitants du quartier, qui d'ailleurs sont rentrés en grande majorité la nuit à leurs domiciles respectifs.

M. le général Cassagnade et les offiiciers organisèrent les secours avec l'aide des soldats et de pompiers et le feu put être circonscrit, à l'arsenal, dans un bâtiment qui est complètement en ruines.

Il n'y a, heureusement aucun accident de personnes à déplorer.

Ainsi, le redacteur de l'Eclaireur nous parle, d'un air détavhé, de la destrution de "quelques centaines de vieilles cartouches devenues même inutilisables pour els exercices des sociétés de tir et de préparation miliataire".

Pour admettre cela, il faudrait n'avoir pas été assourdi, pendant une demi-heure au moins, par le roulement des détonations qui a épouvanté les voisins et précipité leur fuite et n'avoir pas entenu parler du sauve-qui-peut qu'il a provoqué dans tout le quartier.

Nous ne désirons certas pas que l'on dramatise des événements ; les faits parlent d'eux-mêmes, depuis deux mois et des dramatisent suffisamment, mais nous aimerions être plus exactement renseignés, afgin de pouvoir accorder quelque confiance aux journaux.

Reconnaissons toutefois que leur rôle n'est pas facile dans Reims, car il ne nous faut pas perdre de vue qu'ils ont, certainement d'abord, le souci d'éviter de fournir des renseignements à l'ennemi.

- De nouvelles précisions sur le fontionnement du Service des Postes sont données par Le Courrier de la Champagne ; les voici :

Le Directeur des Postes et Télégraphes de la Marne, a l'honneur d'informer le public, qu'un service postal ne comportant provisoirement que la vente de timbres-poste, l'expédition et la réception des lettres ordinaires, fonctionne à dater du 1er octobre, dans les locaux de l'école maternelle de la rue Libergier n° 32. Le départ des courriers aura lieu chaque jour, au moyen de voitures automobiles spéciels, à 10 heuredde matin et à 16 heures ; les dernières levées seront faites au burau de la rue Libergier, une demi-heure avant les départs. Une distyribution sera faite en ville à partir de midi ; toutefois, les auartiers faisant partie de la zone dangereuse ne seront pas visités par les cateurs. Les habitants de ces quartier pourront se présnter au burau de poste, où les correspondances qui leur sont destinées leur seront remises. Les levées de boîtes, dans ces mêmes quartiers, ne pourront être efrfrectuées, il ne devra donc donc être déposé aucune correspondance. L'organisation de ce service a été rélisée en vue de donner à la population éprouvée de µReims les moyens, même sommaires de correspondre avec l'extérieur. Le Directeur des Postes et des Télégraphes compte donc que le public voudra faciliter la tâche très lourde qu'un personnel dévoué a consenti à assurer, malgré les dangers de l'heure présente.

A. Dorlhac de Borne.


Le même journal publie les avis suivants :

Croix-Rouge Française, Société de secours aux blessés militaires.
A Messieurs les médecins, administrateurs, comptables et à mesdames les informières-majors, c'est-à-dire aux chefs de service, le Comité a l'honneur de rappeler qu'il compte toujours sur leur concours qui sera utilisé dès que pourront rouvrir les formations temporairement fermées.
Le président par intérim : M. Farre.

Avis important. Les propriétaires, locataires ou entrepreneurs qui ont besoin de faire des recherches dans les décombres des maisons incendiées ou bombardées, doivent être munis d'une autorisation du commissaire de police de leur canton.
Cette autorisation mentionnera, avec le nom de la personnne autorisée, la désignation précise de la maison ou de la partie de la maison ou de l'immeuble à explorer.
Toutes les personnes rencontrées sans autorisation sur les décombres ou dans les maiosn abandonnées, seront livrées à l'autorité militaire qui leur appliquera les peines les plus rigoureuses.

Paroisse Notre-Dame. Messe du dimanche
A la Mission, rue Cotta, 3 : 5 n 1/2n 6 h 1/2, 7 h 1/2, 8 h et 11 h avec instruction.
A la Chapelle de St Vincent-de-Paul, rue du couchant, 5 : 6 h, 7 h, 8 h, 9 h, messe des enfants ; 10 h grand'messe avec instruction.
Les messes en semaine. Elles seront assurées, dans la mesure du possible, aux heures habituelles.
Avis - M. Le curé de la cathédrale convoque les paroissiens, dimanche 4 octobre, tout particulièrement aux messes de 8 h et de 11 h à la Mission et à la messe de 10 h, rue du Couchant, pour leur faire connaître la nouvelle organisaiton du service paroissial.
Vendredi 9 octobre - A la chapelle de la MIssion, à l'occasion du premier vendredi du mois, la messe sera dite par son Eminence le Cardinal. Instruction, salut du Très-Saint-Sacrement.
Prière instante de se donner rendez-vous à la Mission, à cette messe de 8heures, pour entourer Son Emincence le Cardinal.

Il donne encore les prix sur lse denrées, au marhcé du mercredi 30 septembre :

Sur les marchés.
Le grand marché de mercrdi était peu approvisionné, en dehors des légumes apportés par les maraîchers.

Peu de pommes de terre, dont le cours est relativement élevé.
Les rondes sont vendues 0,25 le kilo, les longues jaunes et les blaffs 0,35 le kilo
Les oeufs peu abondants, sont livrés à 2,25 et 2,75 la douz.
Volailles et lapins sont rares et à les prix variables, mais sensiblement chers
A la criée municipale, la viande de boeuf est vendu de 1.60 à 2 F le kilo.

Enfin, il a inséré une déclaration particulière, suffisamment caractéristique, en ce qu'elle dénote certaine inquiétude dans laquelle vit actuellement une partie de la population, à Reims.

En voici le texte :

Mme Eug. Bernier, place Luton 79, dont la maison a été en partie détruite par une bombe prussienne, soupçonnée injustement parce qu'elle connaît l'allemand, avertit qu'elle est née à Forbach (Lorraine) ; que son mari, Eug. Bernier, Français, a fait son service militaire en France et que son fils, Gabriel Bernier, soldat au 164e de ligne, est peut-être actuellement tombé au service de la France. Si l'on désire plus amples renseignements, prière de l'adresser à Mme Bernier elle-même.

- Dans la nuit dernière, les coups de canon avaient paru plus éloignés que précédemment ; la journée avait été assez calme, mais, sur le soir, le bombardement a repris ou plutôt continué.

Paul Hess dans La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918
vendredi 2 octobre 2014, de la poudre aux moineaux

Messe à 8 h. à la Mission. 1er vendredi du mois ; allocution, calme, sauf quelques coups pendant la nuit ; et dans l'après-midi quelques bombes. à 4 h, Visite aux Aumôniers militaires 'ils étaient 45) et aux officiers et soldats cantonnés à Thillois : allocution et Salut du St Sacrement à l'église ; prière sur les tombes des soldats tués les derniers jours. Allocution aux prêtres à la Chapelle des Frères de Thillois. Journée calme ; nuit tranquille du 2 au 3.

Cardinal Luçon dans son Journal de la guerre 1914-1918
Les religieux du front de 14-18 sortent de l'oubli

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Les aumôneries militaires veulent mieux faire connaître le rôle des religieux de toutes confessions sur le front de la Grande Guerre. Prêtres, pasteurs ou rabbins ont été mobilisés comme l...

http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-religieux-du-front-de-14-18-sortent-de-l-oubli-2013-03-21-922957


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