Universal War Two (T2) La terre promise

Chronique UW2 (T2) : Dans l’espace, on ne vous entendra pas pleurer…

Scénario et dessin de Denis Bajram,

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Science fiction
Paru chez Casterman, le 24 septembre 2014,
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L’histoire

Quelque part au fond de l’espace, dans un temple antique, des créatures se rassemblent. Ils regardent une lumière aveuglante, puis se dirigent tous ensemble vers leurs vaisseaux.
Pendant ce temps, sur Canaan, Théa tente de convaincre son oncle, le magister du Sanhédrin. Malgré sa plaidoirie pour rapatrier les habitants de Mars, il reste inflexible. Seule une expédition de reconnaissance, conduite par Vidon, sera envoyée dans le système solaire.
Les vaisseaux « sautent » à proximité de Mars. Mais la planète, comme toutes les autres colonies, a purement et simplement disparue.
Théa, restée sur Canaan, se laisse convaincre par sa bande. Malgré l’interdiction absolue, elle veut profiter d’un voyage spatio-temporel pour rencontrer Kalish physiquement et lui demander de l’aide…

Quoi de neuf

Tout juste un an après la sortie (tant attendue !) du premier tome de ce nouveau cycle, Denis Bajram, fidèle au poste, revient pour nous fournir notre dose d’UW2 (Universal War Two).
Le premier tome avait introduit de nouveaux personnages au rapport « triangulaire » (Théa, son oncle et Vidon) et des enjeux dramatiques (La guerre sur Mars, les « triangles sombres »).
Dans ce second opus, Bajram pose tranquillement ses pièces de puzzle. La menace (dont on a pu voir toute la sauvagerie sur Mars) s’étend à Canaan : la guerre totale-universelle est déclarée, il l’avait bien annoncé.
Si le début de l’album est assez calme (c’est bien ce petit moment d’hésitation) il fait monter la tension au fur et à mesure, pour un final dramatique et explosif.

Les personnages

Pas de changements, Théa est bien le personnage principal pressenti. Avec son caractère de rebelle, elle refuse l’ordre établi (le pendant féminin de Kalish) et s’assure, donc, du rôle principal.
Les fans du premier cycle seront ravis ! Bajram ramène Kalish dans la boucle (dans un rôle de vieux sage), instruisant l’élite du futur… Marrant !

Ce que j’en pense

J’avais un peu peur que ce second cycle de « UW1″ ne soit qu’une re-dite du cycle initital. Et bien non ! Maintenant, j’en suis sûr. Denis Bajram exploite intelligemment les « graines » qu’il a semé (Le space-opéra grandiose, les paradoxes temporels, la réflexion sur la liberté), mais nous le rejoue différemment. Difficile de voir où il veut en venir (encore quatre tomes pour clôturer le cycle), mais déjà, le récit se complexifie. Trames narratives parallèles, récits futur/passé/présent, montée de la tension, guerre de religion, tout est en place pour nous perdre dans son space-opéra grandiose.

Le dessin

Je suis de plus en plus fan du dessin de Denis. Tout numérique et tellement beau (ce n’est pas incompatible…), ses planches sont des « puits » à émotions. Que ce soit dans la froideur mortelle du vide spatial, dans la fournaise des explosions ou dans la simplicité des scènes plus internes, il trouve le juste équilibre entre un dessin puissant, de base classique et une narration exigeante.
D’ailleurs, Denis Bajram continue ses explorations graphiques. Les planches se dé-construisent de façon spectaculaire et toujours juste. Grands cases, éclatés en arrière-fond et découpages verticaux ou horizontaux, il ose tout, sans que ce soit lourd et inapproprié. Là, c’est du grand art !

Pour résumer

Denis Bajram enchaîne parfaitement ce deuxième épisode du nouveau cycle. Space-opéra grandiose, réflexion philosophique et jeux avec les paradoxes temporels, il nous abreuve de la série de S.F Ultime, mis-en-image à la perfection. Les amateurs de SF, comme les autres seront ravis !

En savoir plus Lisez notre chronique consacrée au premier tome (Le temps du désert) de ce cycle, Regardez l’interview de Denis Bajram.