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Fargo, nouveau remake et nouvelle réussite

Publié le 26 mai 2014 par Claireemarchal

Fargo, le thriller tragi-comique des Frères Coen version série. Loufoque et accrocheur.

A l’heure des remakes en série (Bates Motel, Rosemary’s Baby ou encore Hannibal), FX se lance dans la course avec Fargo, directement inspirée du film éponyme des Frères Cohen, prix de la mise à scène au festival de Cannes 1996. Producteurs exécutifs du projet, les deux réalisateurs ont voulu exploiter les possibilités offertes par le petit écran : plus qu’un remake, on a là une véritable réinterprétation, toujours fondée sur des faits réels, mais portée par des acteurs d’envergure : Martin Freeman (Le Hobbit) en loser incurable, Billy Bob Thornton (vu dans Intolérable Cruauté, des mêmes Frères Coen) en mercenaire sans limites et Allison Tolman en jeune détective particulièrement douée.

Fargo-Martin-Freeman

Fargo pourrait se résumer en quelques mots : une petite ville perdue dans le froid polaire du Minnesota, une communauté fermée où tout se sait, un étranger qui débarque et entraîne avec lui une série de meurtres violents. Son arrivée nocturne annonce la couleur : un homme quasi nu sort de son coffre et s’enfuit dans la nuit glacée, son corps congelé découvert le lendemain. Solitaire et taciturne, Lorne Malvo est un personnage opaque qui ne se dévoile jamais mais passe son temps à observer les autres. Cependant, il ne reste jamais simple spectateur : bien plus, c’est lui qui va déclencher les événements morbides qui vont suivre. Voyeur malveillant, il s’attache à pousser les autres à la vengeance : les opprimés, les victimes, ce qui « n’osent pas » et qui se font écraser. C’est ainsi qu’il fait la rencontre de Lester Nygaard, modeste employé d’une compagnie d’assurance. Personnage à la fois comique et pathétique, maladroit, agaçant mais touchant, il subit sans cesse les reproches de sa femme et de son frère. Jusqu’au jour où, sortant du travail, il croise le chemin de Sam Hess, gorille sans cerveau qui l’humiliait quotidiennement au lycée. Cette courte entrevue le mène à l’hôpital où se trouve aussi (par hasard ?) Lorne Malvo, immédiatement intrigué par la figure pathétique de Lester. De fil en aiguille, Lorne pousse Lester à s’avouer ses désirs les plus sombres, à franchir la frontière de la morale. Oui, il souhaite la mort de son ancien bourreau. Réalisant trop tard la portée de ses paroles, Lester comprend que l’empathique inconnu pourrait être un dangereux psychopathe. A partir de là, l’engrenage meurtrier est lancé et ne s’arrête plus. Si Lester est à demi coupable de la mort de Sam, le lavage de cerveau a fonctionné et sa colère longtemps enfouie éclate avec autant plus de force dans la suite de l’épisode.

Fargo baigne dans une atmosphère unique, balancée entre lourdeur et légèreté. Lester fait rire et pleurer, Lorne est à la fois ignoble et fascinant. Ils forment un couple atypique et inattendu, à l’image de la talentueuse détective Molly Solverson (à noter le jeu de mots dans son nom : SOLVErson –elle va résoudre l’affaire-) et de son chef, Bill Oswalt, particulièrement stupide. Obstinée, Molly est la seule à soupçonner Lester et se montre déterminée à poursuivre ses recherches…

En bref, avec un pilot qui dure près de 70 minutes, pour une première saison de 10 épisodes, Fargo la série risque bien de dépasser, voire surpasser, l’intrigue du film original qui ne dure que 2 heures. Malgré un premier épisode très accrocheur, des acteurs excellents et une esthétique travaillée, reste à savoir si la suite saura rester à la hauteur…


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