Ainsi Soient-Ils // Saison 2. Episodes 1 et 2. Un / Deux.
Ainsi Soient-Ils est l’une des plus belles séries françaises. C’est ce que j’avais pu découvrir avant de voir la seconde saison de Ainsi Soient-Ils dans la presse. Et ils ont bien raison, c’est effectivement une très belle série, certainement parmi ce que la France sait faire de mieux. Cette série bouscule les pensées de l’Eglise, pose de belles et bonnes questions sur des sujets d’actualité et en rapport direct avec l’Eglise. Je pense sincèrement que le départ autour du mariage pour tous dans le second épisode est l’un des meilleurs moments de ces deux premiers épisodes. il faut dire que Ainsi Soient-Ils sait très bien gérer ses dialogues et parvient donc à nous faire ressentir tout ce que l’on avait besoin de ressentir au travers de ces personnages. Je ne pouvais donc pas demander mieux de la part des scénaristes. Dès le départ, cette saison veut clairement nous proposer de nouvelles choses en plus de nous remettre dans le bain de ce qui s’était déroulé durant la première saison. Dans le premier épisode, le père Bosco suit donc une chimiothérapie très lourde et tente d’imposer aux séminaristes des Capucins ses propres méthodes sauf que celles-ci font débat. Un peu de partout au sein de l’Eglise. C’est une première façon d’engager un débat qui fonctionne très bien.
Je dois avouer que ce que j’aime beaucoup dans cette série c’est quand celle-ci commence à engager le débat, à parler de choses qui sont réellement intéressantes et intelligentes à la fois. On n’aurait jamais pu attendre mieux de la part de la série de toute façon. En tout cas, c’est ce que je pense sincèrement. Guillaume de son côté, vit très bien le côté inquisiteur de ses entretiens « de discernement psycho-affectif ». Guillaume est un personnage essentiel de ce premier épisode et donne énormément de bons moments à partager. Mais ce qu’il y a de fou avec Ainsi Soient-Ils c’est le fait que la série fabrique de très belles choses finalement. Je me demande donc comment cela va réellement évoluer au fil des épisodes, ce côté très engagé, très débat, mais j’ai envie qu’ils nous propose encore de nouveaux sujets de société bien évidemment et pas seulement le mariage pour tous ou la cause homosexuelle. Yann reste de son côté un vrai idéaliste. Il a une vision des choses qui dépasse forcément ce que l’on pourrait croire au premier abord. Mais c’est un personnage que j’aime beaucoup car au fil des deux épisodes on apprend à voir quelque chose au delà de ce qu’il est et de ce qu’il pense.
C’est quelqu’un d’un peu gauche (capable de perdre un évêque dans les locaux tout de même) mais qui a des choses profondes à nous raconter (son très beau discours face aux enfants afin de parler de son engagement envers Jésus et de sa foi était l’un des plus beaux moments de ces deux épisodes). Mais c’est en grande partie car Yann est un bon personnage, construit de façon à ce qu’il soit touchant et qu’il nous amène vers quelque chose de différent par la suite. Il a aussi envie de faire réintégrer José qui est cloué dans un fauteuil roulant. Le pauvre n’a pas vraiment eu de chance c’est ce que l’on peut dire mais José est aussi quelqu’un que l’on a vu évoluer au fil des épisodes durant la première saison. Je me souviens encore de son arrivée, chaotique certes, mais c’était quelqu’un qui avait de vraies convictions, une foi qui s’est développée et s’est endurcie afin de nous offrir quelque chose de réellement brillant sur la fin. C’est encore plus ou moins le cas ici dans le sens où même si José est un peu moins présent (au grand profit de Yann), il n’en reste pas moins un élément essentiel de la série dont elle ne peut pas se séparer.
Enfin, nous avons le Mgr Poileaux qui fait ses débuts à la tête de la conférence des Evêques de France et l’on ne peut pas dire qu’il soit l’homme de la situation tant la confiance qu’il égare manque peut-être d’un peu de folie. En tout cas c’était très réussi dans son ensemble et je ne m’y attendais pas du tout non plus, cela permet de creuser un peu plus certains aspects très importants de l’histoire. Le second épisode est légèrement différent et commence à engager la série vers de nouvelles questions. C’est la grande journée des Vocations et forcément le père Bosco espère pouvoir faire quelque chose et avoir ce qu’il faut en retour. Raphael de son côté prend une place légèrement plus importante dans cet épisode, notamment auprès du père Bosco qu’il soutient. Pourquoi pas même si je vois encore une fois quelque chose que l’on avait déjà plus ou moins eu la chance de voir dans la première saison (dans un registre totalement différent). Mais une fois passé tout ça, le père Bosco est un élément intéressant tant sa chimiothérapie lui prend toutes ses forces et qu’il ne peut donc plus vraiment contrôler les faits et gestes de tout le monde aux Capucins. L’infirmière qui entre dans l’histoire permet à Ainsi Soient-Ils de gérer aussi les femmes.
Car mine de rien, il y a très peu de femmes dans cette série (ce qui est logique dans un sens mais qui est une façon de démontrer le fait que les femmes sont importantes). Le père Bosco a suffisamment de force cependant pour dire qu’il n’a pas envie que José réintègre les Capucins. J’ai trouvé assez intéressant de voir que Yann n’a pas le courage de l’annoncer et Guillaume de son côté va se retrouver jugé pour ivresse. Sacré Guillaume mine de rien qui, avec sa barbe, donne plus l’impression d’être d’un autre culte religieux. Sa transformation physique est assez étonnante. Je me demande ce que cela cache réellement et surtout ce que Ainsi Soient-Ils nous réserve encore dans sa besace.
Note : 9/10. En bref, deux très bons et beaux épisodes.