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Max | Vent frais

Publié le 05 octobre 2014 par Aragon
"Quand on a fini de changer, on a fini de vivre."
Marc Aurèle

C'est à la suite de mon dernier papier sur "Ségo" qu'un lecteur m'envoie via FB un commentaire amer ; amer et plus que passablement vitriolé. Je ne vais pas surenchérir. Je pense à Marc Aurèle ce matin, "La meilleure façon de se défendre est de ne pas imiter l'offenseur."Je pense aussi à Lucrèce, à Cincinnatus, l'hier est leçon dans la main et le temps aoriste, je pense à la politique et à la responsabilité politique. À la capacité de réflexion. En candide certes. Je veux simplement dire à ce lecteur-gnaqueur que la politique est mal nécessaire. Elle est coeur de la société. Politikos est coeur - ciment - inaltérable de la cité si ses déclinaisons en Politeia (sa structure et son fonctionnement), Politikè (la pratique du pouvoir) sont perfectibles. Il y a des femmes et des hommes politiques sincères, respectables, capables. Je voudrais lui dire que l'erreur, quand elle n'est pas faute, est pardonnable. Elle est leçon et source de sagesse. Je conseille à ce jeune lecteur de lire le bouquin ci-dessous mentionné. Je suis comme Rocard, de gauche, mais je respecte profondément Alain Juppé, cet homme de droite, respectable, qui a une très profonde vision de la politique. Qui sait de quoi il parle, qui connaît les dossiers les plus difficiles. Qui a été de l'avis de tous les spécialistes un des plus grands, sinon le plus grand, ministre des Affaires Étrangères de notre pays. Qui fait (et fera je le souhaite) par exemple du développement durable son cheval de bataille. Qui a une belle idée de l'importance capitale d'une Europe unie, dynamique économiquement et sociale. Qui a une stature d'homme d'État. Qui aura la capacité à notre époque troublée, incertaine, d'insuffler un vent frais dans un ciel politique français chargé de bien trop de pestilences populistes, démagogues et tellement simplistes.

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C’est la politique comme on n’en rêvait plus. Pas de petites phrases, pas d’effet com, ni basses polémiques ni arguments faciles, mais un vrai dialogue, une véritable écoute, entre deux hommes d’Etat, et anciens Premiers ministres tous les deux. L’un de gauche, l’autre de droite. Ils se revendiquent de leurs camps respectifs et le disent. "Oui je suis de gauche", dit Michel Rocard à Alain Juppé qui renchérit : "Oui je suis de droite". Ils n’en changeront pas, mais cette fidélité ne les aveugle pas sur les faiblesses et carences de leurs familles politiques. Ce n’est pas Michel Rocard mais Alain Juppé qui fustige la tentation ultralibérale de la droite, ses égoïsmes de classe et ses ambiguïtés sur l’Europe. Ce n’est pas Alain Juppé mais Michel Rocard qui tire à boulets rouges sur la gauche, sur son incapacité à assumer l’économie de marché, le réformisme et le compromis politique auxquels elle adhère, pourtant, dans les faits. L’un est gaulliste, l’autre social-démocrate. Le premier est aussi éloigné de Nicolas Sarkozy que le second l’était de François Mitterrand. On découvre, là, une deuxième droite, pendant de la deuxième gauche. Il en souffle un vent d’air frais sur la politique, fait de profondes convergences et d’un commun amour de la France, de respect de l’autre et d’étonnants chaussés-croisés entre un nationaliste tombé amoureux de l’Europe et un internationaliste qui n’y croit plus guère.

C’est dense et clair, exigeant et chaleureux, le contraire de la chasse aux voix – la politique telle qu’elle meurt de ne pas être. »

http://www.editions-jclattes.fr/livre-la-politique-telle-...


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