« L’augmentation du nombre de centenaires dans notre société est un phénomène qui ira en s’accélérant, avec la cohorte des baby-boomers », explique l’un des tuteurs de cette recherche présentée aux derniers Entretiens Jacques-Cartier. « Toutefois, il demeure rare que les hommes centenaires vivent plus de 105 ans et que les femmes centenaires vivent au-delà de 110 ans ». Son étude montre qu’avoir un frère ou une sœur centenaire, c’est, en moyenne 4 années de longévité en plus.
Bref, partager la vie d’un centenaire serait bon pour la longévité pour 2 raisons essentielles, l’environnement familial et le bagage génétique. Un avantage « longévité » qui vaut aussi pour les conjoints, suggérant qu’une part importante de la longévité est attribuable au partage d’un même environnement et/ou à la vie en couple et au mariage, comme l’on déjà démontré de précédentes études.
Valérie Jarry, doctorante au Département de démographie de l’Université de Montréal (UdeM), sous la direction des Prs Robert Bourbeau et Alain Gagnon, a analysé l’espérance de vie de 806 centenaires nés au Québec entre 1890 et 1900 (dont 90 % sont des femmes), ainsi que celle de leurs 2.954 frères et sœurs et de 390 de leurs conjoints. Cet échantillon a été comparé avec un groupe témoin de 3.784 personnes nées à la même époque. L’analyse constate que,
- une fois le cap des 40 ans franchi,
· les frères de ces centenaires ont vécu jusqu’à l’âge de 75,4 ans, vs 71,8 ans chez les hommes nés la même année
· les sœurs des centenaires ont vécu 79,3 ans vs 75,4 ans chez les autres femmes,
- cet écart de longévité est le même chez les hommes s’étant mariés avec une femme qui allait devenir centenaire, ceux-ci ayant vécu 75,7 ans en moyenne.
- cet écart existe aussi mais de manière moindre (2,5 ans) chez les conjointes d’hommes ayant vécu centenaires.
- Les sœurs d’une personne centenaire ont 2,5 fois plus de chances de vivre jusqu’à 100 ans.
- Les frères d’une personne centenaire ont 2 fois plus de chances de vivre jusqu’à 90 ans.
En conclusion, il existe un avantage de survie des proches de centenaires, de plusieurs années en moyenne liée à une composante familiale environnementale au-delà du profil génétique.
Ainsi, si les conjoints vont au-delà de l’espérance de vie de leur cohorte, les frères et sœurs vivent encore plus longtemps qu’eux une fois passé le cap de 75 ans.
Un argument de poids donc, pour faire en sorte que les personnes âgées puissent demeurer le plus longtemps possible dans leur milieu de vie entourées de leurs proches.
Source: Communiqué UdM et Entretiens Jacques-Cartier (Visuel © contrastwerkstatt – Fotolia.com)
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