Derrière la masque... Franju et Almodovar
Un chirurgien de renommée nationale souhaite redonner un visage à sa fille défigurée par un accident de voiture. Pour cela, lui, un de fer de lance de la greffe chirurgicale, trouve un cobaye de choix pour ses expérimentations avec sa fille sur laquelle il tente des greffes de visage de filles qu’il kidnappe.En 1960, lorsque Franju fit ce film, il se vu taxer de Grand Guignol par de nombreux critiques ; mais son film est pourtant, à l’époque, sérieusement d’actualité. Les 50’s furent une décennie avec de grandes avancées chirurgicales. Ce film pose des questions d’éthique médicale toujours d’actualité. La question de l’amour est aussi au centre du propos, sa fille est un cobaye malgré lui, il met ses compétences au service de sa fille. L’amour est une question centrale, la jeune fille se pose continuellement la question de l’amour de son père pour elle. Dans le final, elle tranchera fermement. Franju s’essaie ici à l’épouvante ; pas question de film d’horreur avec des giclés de sang et autre surjeu visuel. Il travaille essentiellement sur la montée d’angoisse du spectateur. Ce film est donc atypique dans le cinéma français. D’autant plus que Franju fait partie de la génération Nouvelle Vague. Et c’est ce qui est déconcertant dans ce film à l’esthétisme suranné. Réalisme poétique ou surréalisme, ce film fait daté ; une impression d’avant guerre prononcée.A voir tout de même pour l’audace et la trace qu’il a laissée dans le cinéma mondial… « La piel que habito » d’Almodovar en est la réminiscence la plus connue et la plus proche.
Sorti en 1960