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Hippocrate

Publié le 08 octobre 2014 par Dukefleed
HippocrateToubib or not toubib
Benjamin jeune interne en médicine intègre l’hôpital, où papa est chef de service, pour son premier stage de 6 mois. Il va découvrir avec rudesse le décalage entre les amphis et l’hôpital. Il va tout de même trouver un appui fiable auprès d’un médecin étranger, interne comme lui, Abdel.Vous avez aimé « Polisse » de Maïwen en 2012, vous aimerez « Hippocrate » en 2014. Ce film est dans la même veine de cinéma social-sociétal français ultra documenté, porté tout de même par un scénario et une fiction forte. L’objectif de ce projet porté par un réalisateur lui-même passé par un internat en médecine est sans concession. L’intérêt du film est qu’il met au cœur du processus l’effectif de l’hôpital ; les deux patients sur lesquels reposent les situations de soin sont uniquement là pour alimenter le propos. Le film n’est donc jamais larmoyant, une distance juste et suffisante est prise avec le patient. A la volée, voilà la multitude des sujets abordés avec justesse et rigueur par ce film : -   le manque de formation des jeunes internes. Ils doivent assurer des gardes quasiment seuls et ne sont pas préparés à prendre des décisions pouvant engager la vie de patients ;-   le manque de moyens de l’hôpital (manque de matériel ou de lits plus que d’effectif) ;-   le statut des médecins étrangers. Internes en France, mais très expérimentés dans leur propre pays, payés comme des stagiaires, sous pression pour l’obtention de leur équivalence. Et dire qu’une partie de la compétence de l’hôpital repose sur leurs épaules ;-   les questions de déontologie soulevée par les patients fil rouge du film ;-   la dignité humaine en fin de vie ; même si là le film force le trait ; on sait bien qu’aujourd’hui contrairement à 20 ans de çà, la douleur est réellement prise en compte par les soignants ;-   le chemin vers la maturité des médecins faite à marche forcée-   le besoin de décompression : « c’est pas un métier, c’est une malédiction » dira même l’un des internes Très documenté, ce film combine toutefois très bien docu fiction et comédie. Et puis le duo composé de Lacoste et de Kateb apporte beaucoup au film ; on peut même noter que le réalisateur fait un choix risqué mais tellement judicieux de changer de personnage principal à mi parcours… Kateb prend la place de Lacoste.Malgré toutes ces qualités et ce soin apporté à ce film, le tout n’est guère une œuvre cinématographique. Une belle leçon de réalisme mais peu de cinéma en fait. Le scénario est aussi très prévisible ; on comprend trop vite ce qui va se jouer entre les aristocrates de l’hôpital (les étudiants français) et la charnière ouvrière de l’hôpital (les médecins étrangers). Et enfin, une scène finale défouloir un peu trop démonstrative.Le bilan est tout de même très positif pour cette comédie ayant le mérite de dresser un état des lieux de l’hôpital sans jamais se départir du partie pris romanesque. A voir.
Sorti en 2014

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