Débat mystérieux. Depuis quelques-temps j’entends parler « d’autorité ».
On s’étripe en son nom. Et c’est un très vieux débat. Hannah
Arendt en parle déjà en 1961. Voici ce que j’ai fini par comprendre.
L’autorité est de droite. Elle signifie qu’il y a une forme
de bien, que l’homme ne le connaît pas spontanément, et qu’il faut le lui
enseigner, sans faire appel à son libre arbitre. La gauche se révolte. Totalitarisme ! L’homme naît avec une personnalité
et des talents, qu’il s’agit de développer.
Comme d’habitude, je pense que gauche et droite ont à la
fois tort et raison. Elles ont raison lorsqu’elles critiquent la théorie
adverse, mais faux lorsqu’elles croient détenir la vérité.
Pour ma part, je suis favorable à la théorie de Maslow. Pour
lui l’homme est comme un arbre. Au début, il faut le nourrir, le protéger.
Ensuite, il donnera ce qu’il est le seul à pouvoir donner.
Cependant, l’application de tout ceci est compliquée. La
phase autoritaire doit être bienveillante, et non un lavage de cerveau. En outre
autorité ne signifie pas qu’enseignement d’un savoir, c’est aussi fournir des
conditions favorables à l’apprentissage. Une salle de classe ne peut pas être
un chaos.
Aujourd’hui on a probablement le pire des mondes. L’enseignement
est à la fois terriblement dogmatique, et vide de sens, il déforme plus qu’il ne forme et, en même
temps, il est sans autorité.
(Suite de mon billet sur Michel Serres. Par ailleurs, la meilleure façon d'interpréter ces théories est probablement comme des sophismes qui visent à défendre un intérêt.)