Vendredi, 23 Mai 2008 11:37
par Jacques DEHAIRE
Grippe aviaire, vache folle, fièvre aphteuse, "langue bleue"…Comment mieux endiguer les épizooties dont on parle que lorsqu'elles se déclarent ? La Commission sommée de présenter un plan d'actions précise (avec un calendrier et des moyens) dès cet été. Priorité à la prévention et à la protection des frontières de l'Union européenne
Grippe aviaire, vache folle, fièvre aphteuse, "langue bleue"…Les barrières de transmission des maladies entre l’animal et l’homme se sont, ces dernières années, maintes fois effondrées. L'accélération des échanges et de la mobilité, l'intensification des techniques d'élevage, le réchauffement climatique et...les activités de trafiquants sans scrupules ont donné une dimension inédite à ces épizooties
Rien qu'en Belgique, en 2007, plus de 6 800 cas de fièvre catarrhale ont été déclarés à l'Agence fédérale pour la Sécurité de la chaîne alimentaire.La santé animale serait-elle donc aussi celle de l’homme ?
Comment mieux protéger les animaux des maladies épizootiques qui les menacent ? Les députés européens ont adopté après débat un rapport pour définir une nouvelle stratégie de santé animale pour l’Union Européenne -se basant sur une communication déjà publiée de la Commission européenne.
Deux principes pour cette stratégie : « mieux vaut prévenir que guérir », mais aussi…« mieux vaut guérir qu'abattre inutilement »…
Pour Janusz Wojciechowski, l’auteur polonais du rapport (Union pour l'Europe des Nations), les propositions avancées par la Commission européenne dans sa communication sont « utiles et méritent d'être soutenues ».
Il pointe néanmoins quatre domaines pour lesquelles l’ambition de la stratégie doit être revue à la hausse :
* constatant que les fortes concentrations d’animaux dans les fermes d’élevage intensif accroissent les risques de propagation des maladies, il plaide pour une réduction de la taille des exploitations et une distance suffisante entre les fermes pour endiguer toute épidémie ;
* le transport d’animaux doit être réduit au strict minimum au vu des risques qu’il implique ;
* pour prévenir les maladies, il faut intensifier la vaccination et développer les banques de vaccins dans l’Union Européenne ;
* le rapporteur appelle à détailler plus clairement qui financera les mesures proposées ;
* l’UE étant le premier importateur mondial de denrées alimentaires, les députés soulignent que « les contrôles vétérinaires et sanitaires réalisés aux frontières de l'UE devraient être particulièrement complets et rigoureux et ne doivent pas se limiter au contrôle de documents ». Les animaux importés doivent avoir été élevés dans le respect des normes sur le bien-être des animaux définies dans la législation de l'UE.
Au niveau des moyens à mettre en oeuvre, les députés invitent la Commission à veiller à ce que son futur plan d'action indique clairement qui doit financer des mesures particulières telles que la garantie de la sécurité biologique dans les exploitations, les programmes de vaccination, les recherches scientifiques ou la mise en œuvre de normes renforcées en matière de bien-être animal. Ils préconisent notamment une augmentation des moyens de l'actuel Fonds vétérinaire et rappellent que la majeure partie du financement de la politique de santé animale commune doit être à la charge du budget communautaire.
Par ailleurs, les députés se prononcent pour l'interdiction d'un étiquetage spécifique pour les produits dérivés d'animaux vaccinés. Ils estiment aussi que les règles actuelles de cofinancement communautaire des mesures vétérinaires en cas d'apparition d'une maladie doivent être révisées de façon à faire en sorte que tous les acteurs assument leurs responsabilités. Ce système devrait notamment prévoir des mesures incitatives en faveur de la prévention via une réduction des contributions des agriculteurs aux fonds de santé animale, lorsqu'ils prennent des mesures supplémentaires de réduction des risques ainsi qu'un système d'assurances nationales auxquels cotiseraient les éleveurs.
Une remarque dont la Commission devra tenir compte: les députés relèvent que les fortes concentrations d'animaux dans les systèmes d'élevage intensif peuvent accroitre le risque de propagation des maladies et entraver la lutte contre celles-ci. Ils soulignent l'importance de la distance entre les exploitations pour endiguer les épidémies et notent que le transport d'animaux vivants sur de longues distances est de nature à propager les maladies et à entraver les mesures de lutte contre celles-ci en cas de mesures de prévention inappropriées.
Ces questions sanitaires ont évidemment une dimension internationale.Favorables à l'adhésion de l'UE à l'Office international des épizooties (OIE), les députés prient la Commission de défendre au sein de l'OMC la qualité des normes de santé et de bien-être animal de l'Union afin de relever les standards internationaux. Ils estiment que les producteurs européens doivent être protégés face aux importations de produits animaux répondant à des critères moins élevés.Ce point encore, il importe de ne pas confondre libéralisme et liberté de faire n'importe quoi n'importe comment.
L'UE étant le premier importateur mondial, les contrôles vétérinaires et sanitaires aux frontières devraient être "particulièrement complets et rigoureux", allant au-delà d'un simple contrôle de documents, et permettre de vérifier que les animaux ont été élevés dans le respect des normes de bien-être animal de l'UE.En la matière les normes les plus sévères doivent être appiquées. ce n'est pas du protectionnisme mais des mesures de protection. Dans le même esprit, les députés demandent une augmentation des moyens financiers dont disposent l'Office alimentaire et vétérinaire de l'UE (OAV) pour procéder à ses contrôles sanitaires dans les pays tiers.
A travers ces questions, c'est l'Europe des vétérinaires qu'il faut construire. Oui, à un maillage suffisant des territoires en vétériinaires. Oui, à la création d'un système européen d'accréditation des écoles vétérinaires.Oui, aussi, à des efforts de recherche supplémentaires pour analyser mieux les phénomènes de la résistance bactérienne aux antibiotiques.
"L'Europe concrète" tant réclamée se construit dossier après dossier sur des sujets de ce type. La Commission si soucieuse de communication ne devrait-elle pas favoriser le développement de l'information sur tous les thèmes d'action qui, comme celui-là, concerne directement les consommateurs-producteurs-citoyens dans leur vie quotidienne? C'est le type de questions qui se posent pratiquement après toutes les sessions du Parlement européen. Les lecteurs de RELATIO qui suivent notre rubrique SELECTION, ont pu voir cette semaine que l'"Europe concrète" existe bel et bien. De plus en plus. Et c'est tant mieux. il est vrai que nous sommes sur bien des sujets loin de la politique-spectacle... tant décriée mais tant favorisée dans la sphère politico-médiatique... Ce n'est pas quand une crise de grippe aviaire éclate qu'il faut s'alarmer et multiplier les déclarations rassurantes.
Jacques Dehaire
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