À l’usage du feu, nécessaire pour (…) cuire, se joint le plaisir qu’il donne à la vue et sa chaleur agréable au corps. L’aspect de la flamme qui fait fuir les animaux attire l’homme. On se rassemble autour d’un foyer commun, on y fait des festins, on y danse ; les doux liens de l’habitude y rapprochent insensiblement l’homme de ses semblables, et sur ce foyer rustique brûle le feu sacré qui porte au fond des cœurs le premier sentiment de l’humanité.
Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l’origine des langues, chap. IX