Alchimie du Pyr.
(fut le titre envisagé pour ce qui, finalement,
deviendra la chanson-poème sonique
"Poétique du pire" interprétée et enregistrée par
Lonsai Maïkov et Jean-Louis Costes)
Costes en concert à Rennes, 7/12/2013, avec T.Jolif-Maïkov au mixage
(photographie Tarik M.)
Que vis-tu mon aimé ?
Nu tu gis sur le bitume sale,
plus mort que vif
que vis-tu que vis-tu
mon aimé
mon aimé
mon aimé
Mais ta peau s'enorgueillit de réfléchir les étoiles
tu luis
une cosmographie s'étend sur tes flancs
Alangui, blafard
tu tangues au-dessus des cratères blancs
au dedans tu éructes
tu hoquettes
des vers tranchants
Arpente les rimes
avec ton poing entre tes dents
le secret crisse
dégoûtant
et ton sang glisse
toujours plus loin
Il devient ce qu'il n'était point
une étoile noire
reflétée dans une mare
qui éternise son agonie
dans les longs couloirs
d'un ciel plat
Ta chair s'épuise et s'amenuise
tes sens éclatent et se répandent
jusqu'à l'éther
détisse l'abyme
claque
défait l'orage
Frisson de cataclysme émacié
tes genoux étoilés
zigzaguent, zodiacales
ça tangue, c'est bancal
ces colonnes en pelotes de nerfs
assoiffés
Cours, cours dans le souffle rose
de l'aurore qui s'effondre
A l'aube le soleil qui se lève
s'enfonce comme un pieu en toi
et ton cœur qui bat
souffre rose brasier
souffre souffre mercure
effluve saveur de sagesse griffue
et ta chair pâle
émerge allumée
cours vers la rose des cieux embrasés
A l'est le sombre glacier
te cède l'abri de son gouffre
amour amour amour
rose souffre brasier
les iris s'éclipsent
jusqu'à s'effondrer
à l'ouest, embarrassé de chimères malfaisantes
à l'aurore étamée
les scories du ciel réclament
ton haleine foudroyée
cours cours
au brasier mon souffle rose
éthanol
détisse les abysses moroses
des ondes des rêves atrophiés
dans ton éveil décomposé
libère les graines spermatiques des choses
fissure la gangue noire
souffre
brasier
amour amour amour craque l'insoumis
mon corps inanimé... dérive l'importun
tu gis, plus vif que mort défigure l'importante stance
avec ta langue fissure la gangue le pire va advenir
le pire est à venir, mon aimé
bel
esprit
igné
(Thierry Jolif-Maïkov)