Le journaliste Élie Smith a été expulsé par la police congolaise parce qu’il aurait tenu des propos subversifs et séditieux. Toutefois, aucune information n’est donnée sur les circonstances dans lesquelles le journaliste aurait tenu les supposés propos. Cependant, cette expulsion est opérée dans un contexte où le journaliste a été victime d'une violente agression, doublée du viol collectif de sa sœur, deux semaines avant son expulsion du territoire congolais. Une enquête avait alors été ouverte par la police, et Élie Smith exigeait que les autorités mettent la main sur le principal commanditaire de son agression. En effet, selon la victime, ses agresseurs étaient en contact téléphonique avec quelqu'un lorsque les faits se produisaient. Chose curieuse, au lendemain de son agression, le journaliste confie que certains responsables de la police nationale congolaise étaient déjà au courant de la situation.
Pour rappel, de nationalité camerounaise, Élie Smith dirigeait une chaîne de télévision proche du pouvoir. Celle-ci appartient à Maurice Nguesso, frère aîné du président de la République. Mais cette proximité avec le pouvoir n’a pas empêché ce journaliste de rester impartial dans le traitement de l'information. Aussi, est-il soupçonné par plusieurs représentants de l’autorité publique de servir les intérêts des puissances étrangères, qui, selon eux, œuvrent contre le Congo. D’ailleurs, le journaliste confie avoir reçu plusieurs fois des menaces téléphoniques portant sur ce sujet.
Élie Smith aurait-il fait les frais de son impartialité? Visiblement, il ne fait pas bon d'être journaliste en République du Congo, lorsqu'on applique rigoureusement l'un des principes clés de ce métier: l'impartialité.