ENERGIE Le groupe américain de défense compte prouver son concept d'ici un an et bâtir un premier prototype d'ici cinq...
Le concept de réacteur à fusion nucléaire de Lockheed Martin utilise une architecture nouvelle. - E.SCHULZINGER/LOCKHEED MARTIN
- Philippe Berry
- http://www.20minutes.fr/sciences/1461935-20141016-lockheed-martin-promet-reacteur-fusion-nucleaire-compact-10-ans
Une réaction qui pourrait devenir propre
Effet d'annonce ou vraie avancée, impossible à dire pour l'instant. Plusieurs scientifiques interrogés par Mother Jones se montrent très sceptiques. Lockheed n'a pour l'instant rien publié, si ce n'est un design «en bouteille» simplifiant grandement le vielle architecture soviétique Tokamak notamment employée à Cadarache.Sur le papier, la fusion nucléaire est assez simple. A l'inverse de la fission employée dans les centrales nucléaires actuelles, les noyaux ne sont pas divisés mais fusionnés. Un cocktail gazeux, à l'heure actuelle, deutérium-tritium, deux cousins «lourds» de l'hydrogène, est chauffé à ultra-haute température, ce qui permet aux noyaux de fusionner pour créer de l'énergie et des résidus radioactifs. Les déchets sont moins importants que dans le cadre de la fission mais ils ne sont pas complètement absents. En changeant la recette, il serait toutefois possible de les éliminer pour de bon.
Contenir le plasma
Dans la pratique, il faut de grandes quantités d'énergie réussir une fusion. Si le design de Lockheed permet véritablement une efficacité 10 fois plus élevée, cela sous-entend un volume de plasma (gaz ionisé) plus important, chauffé à plus de 100 millions de degrés. Il faudra donc des champs magnétiques surpuissants pour que le mélange reste en lévitation dans la chambre sans toucher les bords, car aucun matériau ne pourrait y résister. Bref, l'Américain a encore tout à prouver avant qu'on puisse vraiment rêver.Les explications de Lockheed Martin en vidéo