Après l'abandon du port méthanier au Verdon puis celui d'un parc éolien en pleine mer, un autre projet suscite la colère des élus et des habitants charentais de l'estuaire de la Gironde. Il s'agit d'une concession d'extraction de sable et de graviers, côté Gironde, au large de la Coubre.
© FTV Vue aérienne de l'estuaire de la Gironde
Ce projet d'extraction de granulats au large du Verdon, déposé en 2011, est un point de discorde entre les deux rives de la Gironde et entre les deux régions.
Il est prévu que 13 millions de m3 de sable soient extraits chaque année pendant trente ans sur le banc des mateliers situé à un kilomètre de la Baie de Bonne Anse sur la commune des Mathes (17). Le sable et le gravier doivent être prélevés dans une dune sous-marine.
Le dossier avance et l'enquête d'utilité publique vient de s'achever. Les élus médocains sont favorables à cette installation. En revanche, sur la rive droite, côté Royan, il est difficile de trouver des partisans. Habitants, associations et élus sont vent debout contre cette concession minière sous-marine. Ils en redoutent les effets sur l'environnement et l'accélération du phénomène d'érosion.
Pour Jean-Pierre Tallieu, maire de La Tremblade et président de la Communauté d'Agglomération Royan Atlantique (CARA), "il s'agit d'un projet suicidaire"."C'est un projet suicidaire. C'est un projet impensable pour nous car les gravières participent à la vie des espaces marins locaux, ça participe aussi à la protection de la côte et à l'ontérêt que les gens ont à venir sur nos plages."
"Ce n'est pas le moment de jouer aux apprentis sorciers. Le principe de précaution doit s'appliquer" renchérit Philippe Gadreau, le maire des Mathes - La Palmyre.Les opposants à cette concession minière espèrent cependant que ce projet ne pourra jamais aboutir si la création du parc naturel marin dans cette zone est bientôt officialisé. Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, serait prête à l'annoncer.
Olivier Riou et Patrick Mesner font le point sur ce projet qui crée la polémique :