La semaine dernière sur les conseils d’une amie, je suis allée visiter l’exposition Hokusaï au Grand Palais (visible du 1er octobre au 18 janvier 2015). Bien sûr comme beaucoup je connaissais quelques unes des œuvres majeures de l’artiste telles que les fameuses 36 vue du Mont Fuji mais en toute sincérité j’étais loin de m’imaginer la richesse et la longévité de son travail.
Forte de 500 oeuvres (peintures, dessins estampes…), c’est ici une rétrospective exceptionnelle que nous offre le Grand Palais en mettant en lumière les différentes facettes du « vieil homme fou de peinture » qui souhaitait vivre jusqu’à 110 ans pour parvenir à son plein accomplissement artistique.
Finalement décédé à l’âge de 89 ans (1760-1849) Katsushika Hokusai a laissé derrière lui des milliers de travaux dont les célèbres « Hokusai manga » qui préfigurent en quelque sorte le manga tel qu’on le connait aujourd’hui. Il est d’ailleurs étonnant de constater à quel point l’influence d’Hokusai a été grande et a dépassé les frontières de l’archipel nippon allant jusqu’à influencer les impressionnistes européens.
Située sur deux étages (rien que ça), cette magnifique exposition prend le temps de développer les divers angles pris par la carrière de l’artiste en 6 périodes distinctes, de ses premiers pas en tant qu’apprenti dans l’atelier de Katsukawa Shunshō où il réalisa ses premières estampes commerciales d’acteurs et de guerriers célèbres qui illustreront divers livres imprimés… à la réalisation d’images du monde flottant qui témoignent du Japon de son époque, en passant à la réalisation de publications qui, une fois découpées permettaient au lecteur de réaliser des modèles en 3 dimensions de divers lieux.
En fait, cette exposition immense, démontre à quel point l’oeuvre d’Hokusai (né Tokitarō) est d’une incroyable richesse. En tout état de cause, la diversité des réalisation de l’artiste mué par une irrassasiable envie de progresser n’a d’égale que sa qualité: portrait de courtisanes, scènes de la vie quotidienne, carte de vœux, croquis… Tout y passe sans que l’artiste ne semble jamais dédaigner un style au profit d’un autre. Et c’est d’ailleurs très impressionnant de voir un artiste aussi habité par son travail.
Bref, le seul point noir de l’exposition est presque son succès qui fait qu’il est difficile de pouvoir profiter pleinement des oeuvres exposées. Aussi je ne saurai que trop vous encourager à privilégier une visite en semaine histoire d’éviter la foule.
Quoiqu’il en soit, si vous voulez visiter l’exposition (ce que je vous encourage fortement à faire) sachez qu’il vous en coutera une petite quinzaine d’euros pour une visite qui dépassera largement les deux heures et demi. Pour ce qui me concerne, cet évènement m’a donné envie de me pencher un peu plus sur la vie de l’artiste et j’envisage donc d’acquérir, outre le catalogue de l’exposition, le manga « Hokusai » publié aux éditions Kana. Si quelqu’un l’a déjà lu, je suis curieuse de savoir ce qu’il en a pensé.