Quand le gouvernement n’aime pas la démocratie… #M6R

Pour une fois, je ne me prononcerai pas sur le fond, mais sur la forme. J’ai en effet à blâmer la méthode plutôt que le contenu.Je ne cesserai de m’étonner jusqu’à mon dernier souffle de la légèreté avec laquelle on décide de nos vies et de l’autoritarisme d’un gouvernement provenant d’un parti que l’on dit pourtant plus modéré que ne le serait ma famille politique, si souvent qualifiée d’extrême, abusivement. je veux parler  du fait que cette nuit (et ouais… je sais) Christian Eckert, pour le gouvernement, a reporté pendant 40 minutes le vote de l’ensemble des amendements restant à voter sur le volet recettes du projet de budget 2015. Pourquoi cette décision ? Par simple facilité technique (ça s’appelle demander la réserve), afin d’attendre tranquilou qu’un nombre suffisant de députés socialistes acquis à la cause reviennent dans l’hémicycle afin que tout se passe comme cela était prévu par ces gens là, c’est à dire sans opposition.

« On n’a jamais vu ça, que l’on puisse réserver sur le vote de plus de 300 amendements. Que l’on cherche à museler le Parlement, c’est inadmissible », avait tempêté l’UMP Jérôme Chartier. ‘En fait, il restait un peu moins de 200 amendements à discuter).

je comprends que la droite soit furieuse. On ne pourra m’accuser de collusion avec l’ennemi. L’honnêteté intellectuelle et le souci de la justice me poussent à adopter la même indignation.  Que n’aurait-on dit en effet si c’était l’inverse, par le passé ! Et d’ailleurs, preuve de l’iniquité de la manœuvre, dans les propres rangs de la majorité, une députée socialiste et non des moindres puisqu’il s’agit du rapporteur général du Budget, Valérie Rabault, a commis le crime de lèse majesté suprême en s’étonnant sur twitter du recours à cette procédure de la réserve :

En effet, celle-ci est vraiment à bout de souffle. Vivement la 6ème. Ces méthodes assassinent à petit feu le peu de démocratie qu’il nous restait encore. Comment voulez vous après des trucs comme ça donner envie aux gens de voter, et croire en la crédibilité de nos institutions, et des politiques ?